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L'Editorial

La bible du Renouveau :

La nouvelle édition, revue et actualisée de « Pour le libéralisme communautaire » sera présentée au public cet après-midi au cours d’une cérémonie sans doute empreinte de nostalgie pour les partisans du Renouveau originel.

En décidant de publier en cette période de pré-campagne une nouvelle édition de la « bible du Renouveau », Paul BIYA, auteur de l’ouvrage,  promoteur de ce projet de société et candidat à la présidentielle du 7 octobre lance un véritable défi intellectuel et idéologique aux autres candidats autant qu’il donne une autre dimension au débat électoral en cours depuis plusieurs mois. 
 
Lorsque cet ouvrage paraît pour la première fois en 1987, Paul BIYA vient de passer cinq années à la tête de l’Etat camerounais. Les premières épreuves du « parcours vital » du Renouveau se sont  déjà signalées. Certaines ont été surmontées à l’instar de la tentative de coup d’état du 6 novembre 1982 mais les nuages continuent de s’amonceler à l’horizon. La crise économique frappe à la porte; les nostalgiques de l’ancien régime n’ont pas définitivement baissé les bras; les réactionnaires rôdent, à l’affût de la première occasion qui leur permettra de rétablir l’ordre ancien. 
 
C’est le moment que choisit PAUL BIYA pour commettre cet ouvrage, socle doctrinal de sa vision, support idéologique de sa philosophie d’action et matrice intellectuelle de son projet de société pour le Cameroun. L’accueil du grand public est enthousiaste; les lecteurs et les électeurs sont conquis. L’ouvrage est non seulement un succès de librairie mais aussi un précieux livre de chevet pour tous les partisans et sympathisants du Renouveau. L’avènement du multipartisme, les années de braise et les premières élections pluralistes de 1992 émousseront quelque peu cet enthousiasme. D’autant plus que d’anciens compagnons du Président de la République en rupture de ban voudront, par dépit et avec une mauvaise foi manifeste,  s’approprier la paternité de cette œuvre intellectuelle. 
 
Ces basses manœuvres n’altèrent pas pour autant l’utilité de l’ouvrage qui continue à éclairer, à inspirer et à irriguer les actes du Renouveau et de son promoteur. Jusqu’à cette réédition, qui prouve, trois décennies plus tard la constance et la fidélité de Paul BIYA à ses fulgurantes intuitions ainsi qu’à ses premières intentions et ses ambitions permanentes pour son pays. Très peu d’hommes politiques font preuve d’une telle fidélité.
 
En plus de la fidélité il y a aussi en et chez Paul BIYA une bonne dose de courage, d’abnégation et de témérité. En effet, il a pris le risque de se soumettre à la critique qui prétend que les discours des hommes politiques ne sont pas toujours en phase avec leurs actions. Paul BIYA lui apporte la preuve qu’il est un homme d’Etat: il dit ce qu’il fait et il fait ce qu’il dit. En juillet  2006, devant les délégués au 3ème Congrès extraordinaire du RDPC, il avait pourtant rassuré ses partisans quant à son attachement et à sa fidélité à ses convictions au sujet du Renouveau originel. « Je n’ai pas changé. Je n’ai pas changé d’avis », leur disait-il du haut de La Tribune du Palais des Congrès de Yaoundé. Mais très peu avaient prêté attention à ce serment de fidélité. 
 
Douze ans après ce rappel et une trentaine d’années après la parution de la première édition de « pour le libéralisme communautaire » Paul BIYA prouve effectivement qu’il n’a pas changé. L’ouvrage n’a pas subi de modifications notables, ni dans la forme, ni dans le fond. Dans la forme la structure est restée la même: une introduction, sept chapitres, une conclusion bâtie autour de 30 objectifs pour le Cameroun et un Appel. Ici et là, l’auteur apporte de subtiles et utiles précisions pour clarifier sa pensée et l’adapter au contexte. Dans le fond, la pérennité des idées, la fidélité aux idéaux de départ et la force de l’argumentaire sautent aux yeux. Le style est toujours aussi sobre mais efficace et pertinent avec des références et des citations dignes de la vaste culture de l’auteur.
 
Il appartient maintenant aux Camerounais, toutes générations confondues, de se réapproprier ce  socle doctrinal du Renouveau qu’est le libéralisme communautaire; une doctrine fondée « sur les principes de solidarité, de démocratie et de transparence et refusant de réduire l’homme à une simple marchandise(…) qui s’inscrit résolument dans le courant humaniste et qui permettra au peuple camerounais, s’il est appliqué et adopté, d’exprimer sa confiance en lui-même, de le façonner et de le transformer en acteur de son propre développement et en promoteur engagé de l’émergence du Cameroun. » 
 
Sacré Paul BIYA et sa légendaire modestie! Il y a plus de trente ans que la majorité des Camerounais, y compris ses plus farouches opposants, ont adopté et appliquent « pour le libéralisme communautaire ». En cette année 2018, ils ont compris avec Tocqueville que « quand le passé n’éclaire plus l’avenir, l’esprit marche dans les ténèbres. » Paul BIYA vient de rallumer la flamme idéologique de la bougie du Renouveau. Le « phare » brille de nouveau. L’expérience est en marche au service de l’espérance. Le choc des idées aura bien lieu pendant la campagne.

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