Site Web Officiel du Journal L'Action
Tempo

Le danger populiste :

Au fur et à mesure que nous nous rapprochons de la campagne pour l’élection présidentielle du 07 octobre prochain,

les observateurs avisés de la scène politique nationale sont frappés de stupeur devant la floraison de déclarations, des intentions et des promesses des candidats, dits de la nouvelle opposition. Le peuple électeur du Cameroun vient d’avoir ses nouveaux défenseurs et s’émerveille devant tant de promesses, tant d’engagement, tant de sollicitudes à transformer sa vie. Le paradis terrestre est bientôt là, son avènement surviendra dès le 8 octobre… De la coupe aux lèvres, il y a une distance qu’il faut se garder de franchir à grandes enjambées.
 
Un dénominateur commun lie ces nouveaux prophètes : le populisme ou la simplification à outrance de la réalité, une réponse impropre aux réels problèmes de la société et aux dysfonctionnements de la démocratie, une trajectoire qui conduit vers l’impasse tout en semant la désolation. Les mots pour décrire les maux dont souffrirait le Cameroun de Paul Biya sont choisis à dessein pour promettre au peuple l’impossible. Il y a la caricature et le simplisme (l’âge du Président, sa longévité au pouvoir érigés en véritables crimes d’Etat).  L’autre caractéristique, c’est le rejet de toute l’élite du pouvoir et des institutions politiques (tous mauvais par essence !).Le populisme, tel que professé par les pourfendeurs du régime, réduit la politique au rang de simple spectacle, à la comédie avec des ingrédients comme la démagogie et l’ostentation, en lieux et places des programmes alternatifs ; sans que de réels problèmes de société ne soient débattus, sans que soient analysés les contextes, les hommes et l’environnement économique, culturel et politique qui influencent aujourd’hui la gestion des entités étatiques. Or quel Etat peut se concevoir de nos jours sans une profonde compréhension, une parfaite connaissance et une maîtrise aiguë des mécanismes et des fondements de la mondialisation noé-libérale qui a reconfiguré les règles et les rapports entre nations ? 
 
Entre la mauvaise lecture de ce qui semble être le brouillage de la ligne de démarcation entre des idéologies traditionnelles en déclin, l’inculture politique ambiante et la fascination exercée par les recettes néo-libérales en cours, la nouvelle opposition n’a de références que les recettes qui ont échoué ailleurs et qu’ils répètent à l’envie à une masse gagnée par les préoccupations du quotidien. Rien d’étonnant que nos candidats-prophètes aient recours à l’occident pour accréditer leurs ambitions. Sous le prétexte de rallier la diaspora à sa cause, c’est dans les antichambres des officines occidentales qu’on les retrouve, quémandant, qui un soutien, qui une reconnaissance, comme si c’est en Europe qu’on acquiert le brevet de crédibilité auprès des électeurs camerounais. Or, il ne fait aucun doute aujourd’hui que la fin des clivages gauche-droite qui a élargi les nouvelles frontières idéologiques impose aux hommes politiques, dussent-ils être des candidats à la présidentielle, à avoir une grille de lecture nouvelle et des choix économiques et stratégiques en conformité avec les réalités locales.
Au regard des discours proférés dans les médias, il n’y a rien de nouveau à proposer au peuple. On copie ici et là des pans entiers du DSCE qu’on mélange à la sauce démagogique et propagandiste ; on veut adapter à notre contexte des recettes en ruine ailleurs ; on fait du mimétisme pour s’attirer les faveurs de quelques chancelleries occidentales … Pourtant, si ailleurs les populistes prospèrent sur les décombres des sociétés bloquées, on ne peut en dire autant du Cameroun où des alternatives sont nombreuses et un dynamisme interne déborde des cadres institutionnels, pour nourrir les racines de l’espoir et de la confiance. La campagne pour l’élection présidentielle qui s’ouvre dans quelques semaines sera fondée sur la vérité et la réalité : les faits, les réalisations, les ambitions et projets du futur pour le Cameroun. Il ya bien un bilan élogieux à défendre et des perspectives nouvelles à proposer au peuple. Il s’agira de mettre l’humain, le citoyen camerounais au centre des préoccupations du politique. La paix, l’unité, le développement et le bien-être des populations. Voilà ce à quoi s’attèlent au quotidien le RDPC et son candidat.

Benjamin LIPAWING

Articles liés