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L'Editorial

Sur le terrain et nulle part ailleurs… :

Le Secrétaire Général du Comité central a bouclé vendredi dernier par Nkongsamba la première phase de la mini-tournée qui l’a tour à tour conduit à Bafang, Bafoussam, Eseka, Edea, Douala et Yaoundé.

Comme autant de stations sur le chemin de croix du Christ, Jean NKUETE est retourné dans ces localités où le RDPC a réalisé des contre-performances lors de la dernière élection présidentielle pour y préparer la « rédemption » et la « résurrection » du Parti dans les urnes à l’occasion des prochaines consultations. Le linge sale se lave en famille, dit-on. Les responsables locaux du Parti en ont profité pour dire leurs quatre vérités à la hiérarchie qui à son tour ne les a pas ménagés. Tout y est passé: le taux d’abstention élevé, la défaillance des membres des bureaux des organes de base, les frustrations, les rancœurs, l’indiscipline et les divisions internes, l’insatisfaction des populations au regard des faibles performances de l’administration ou du déficit global des pouvoirs publics à trouver des solutions aux nombreuses attentes des Camerounais, y compris les militants et les sympathisants du RDPC, etc.
 
On scrutera à la loupe les résultats du RDPC dans ces circonscriptions pour voir si cet exercice d’exorcisme politique à ciel ouvert a porté des fruits juteux. En attendant, les militants ont apprécié la démarche et l’initiative pour autant qu’ils ont eu l’occasion de s’exprimer à cœur ouvert. Il n’est donc pas prématuré de tirer les premières leçons, à mi-parcours, de ces descentes sur le terrain. Dans chacune des six étapes, les mêmes causes semblent produire les mêmes effets, à savoir que la désinvolture, le dilettantisme autant que l’irresponsabilité et l’inconscience de certains responsables, locaux ou nationaux,  du Parti conduisent fatalement et inéluctablement à la défaite. Quand on y ajoute les récriminations des populations liées à la non-promotion des filles et fils du terroir ou aux retards voire à l’absence des résultats en matière d’exécution des projets de développement, on obtient un cocktail explosif. 
 
Le diagnostic étant ainsi posé, la thérapeutique dépend de la combinaison de plusieurs facteurs et acteurs. En interne, les instances du Parti devront prouver qu’elles sont bien à l’écoute des préoccupations de la base, notamment en ce qui concerne le choix des candidats aux prochaines élections; choix auquel lis demandent à être pleinement associés. De la même manière, il peut être assez facile d’atténuer les querelles intestines, les luttes fratricides et les comportements désinvoltes qui nuisent aux performances du Parti. Mais qu’en sera-t-il des accusations en tout genre portées contre les pouvoirs publics et l’administration dont les résultats laissent parfois à désirer? Que dire aux militants et aux populations qui réclament ici un plateau technique  plus performant ou plus de personnels pour leur centre de santé; là des routes ou plus loin l’achèvement d’un chantier abandonné depuis plusieurs années? 
 
L’un dans l’autre, il est certes difficile de dire ce qui pèse le plus dans la balance de certains mauvais résultats du RDPC. Une chose est cependant certaine: contrairement à ce que croient les adeptes de la facilité et les paresseux d’esprit, le Parti de Paul BIYA pâtit très souvent au moment des élections des insuffisances, des négligences et de l’insouciance, pour ne pas dire de l’incurie, de certains agents de l’administration qui roulent pour leurs propres intérêts et ne défendent pas assez les siens. 
 
Il serait naïf de croire que cette situation peut changer avant les prochaines consultations électorales. Par conséquent, le RDPC doit compter sur ses propres forces et la foi de ses militants si tant est qu’il avait l’intention de compter sur celles des autres. Aide-toi et le ciel t’aidera: telle est l’une des principales leçons de la récente descente du Secrétaire Général sur le terrain. Pour les localités et les circonscriptions visitées, c’est le chemin de la rédemption et de la résurrection par les urnes. 

Christophe MIEN ZOK

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