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Les chemins du dialogue :

Comme on s’y attendait, le grand dialogue national convoqué par le Président de la République produit déjà ses effets.

On peut même dire, au regard du branle-bas observé dans les états-majors des partis politiques, de la société civile ou de tout regroupement socio-professionnel, que ce débat est même déjà clos, chacun y allant de ses désirs et même de ses conclusions. Certains vont jusqu’à nier – comble de ridicule – ’effectivité de sa tenue, arguant de ce que tout a déjà été bouclé en haut lieu et que le reste n’est que farce et théâtralisation.
 
 
Mais cela doit-il étonner d’une classe politique (heureusement réduite à une portion congrue mais grouillante), habituée de paradoxes et de contradictions ? Pendant que la majorité des concitoyens s’organise pour faire de ces assises un moment décisif de l’histoire de notre  pays, d’autres, toujours les mêmes, s’activent à l’ombre pour dénigrer, saboter et ruiner l’immense espoir que le peuple place en ce grand rendez-vous.« En amont de la tenue effective du dialogue, le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, mènera de larges consultations, afin de recueillir les avis les plus divers, qui serviront de source d’inspiration pour la conduite des débats », nous a pourtant indiqué Paul Biya, mettant un soin particulier dans la méthode, la maîtrise du processus qui mène au dialogue, et le cheminement nécessaire pour que chacun y apporte sa contribution. Tout le monde est donc concerné, sans exclusion aucune. « Seront également invités des représentants des forces de défense et de sécurité, des groupes armés et des victimes », a dit le Chef de l’Etat.Chez nous tout a beau être aussi clair, mais rien n’y fait. Des irréductibles contestataires et hommes politiques autoproclamés, y vont de leurs menaces, mises en garde, esquives et intoxication. On assiste à une inflation de conditionnalités, la palme revenant certainement à ceux ou celles qui poseront les conditions les plus farfelues, incongrues et fantasques. Or, méthodique, réfléchi et avec un timing maîtrisé, Paul Biya a pris le temps de la réflexion et de la maturation d’une initiative dont la mise en œuvre exige un dispositif réglementaire pointu, des ressources humaines et matérielles adéquats et un encadrement normatif rigoureux. Les modalités d’organisation du grand dialogue national ne laissent la place à aucune impréparation, improvisation ou aucun amateurisme. Poser des conditions à ce niveau ressemble plus au chantage politique et à la surenchère qu’à autre chose. Ou tout simplement à la mauvaise foi.
 
 
L’habituel simplisme (ou le nanisme intellectuel) de certains de ces extrémistes de la haine a de quoi heurter les esprits. Dénigrer un débat en cours d’organisation, jeter l’opprobre sur les gouvernants et mettre sur le même piédestal ceux qui défendent la nation et ceux qui ont pris les armes pour sa destruction, exiger un cessez-le feu (avec quelle force ?) au moment où les enlèvements, tueries, viols et kidnapping continuent et que des enfants sont empêchés d’aller à l’école, c’est faire preuve d’une myopie sélective regrettable.
 
 
Pour le Chef de l’Etat comme pour tout humaniste, la plus grande ruse politique consiste à apporter la paix et la concorde là où règnent la violence, l’épouvante et la haine ; réconcilier et unir à la place de la division ; semer l’amour dans des cœurs meurtris et blessés, la joie et le sourire en lieux et places de la tristesse et des pleurs. Et pour une nation en pleine tourmente, si l’insistance a été faite sur la crise dans les zones anglophones du pays, le champ du débat reste ouvert à toutes les préoccupations concernant la vie de la nation. Et c’est cela l’essence et le fondement même de ce grand dialogue national : ouvert, libre et large, avec l’ambition de voir une République réconciliée avec elle-même.
 
Les chemins de ce dialogue, voulu, conçu et encadré par Paul Biya ne sont pas sinueux comme ce que les spéculateurs, activistes et opportunistes de tout acabit insinuent dans les réseaux sociaux et les médias.Multiples sont donc les chemins, mais unique est la destination. 

Benjamin LIPAWING

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