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Municipales 2020 : Les errements observés durant la campagne

En refusant d’appliquer les décisions de la hiérarchie du Rdpc, ou en les bafouant, certains responsables désignés et militants sur le terrain, ont contribué à faire perdre des sièges au parti dans certaines communes.

Alors que les circulaires du Président national et les orientations du secrétaire général du parti sur ce scrutin étaient claires, certains mandataires et candidats, sur le terrain, sont allés à l’encontre de ces directives. En effet, dès l’entame de son propos dans la note portant application des circulaires du Président national du Rdpc, fixant les conditions d’investiture des candidats du Parti pour les élections législatives et municipales du 9 février 2020, le secrétaire général du Comité central avait précisé : « Les opérations d’investiture seront conduites dans la transparence, la rigueur, l’objectivité, le respect des considérations liées à la sauvegarde du vivre-ensemble, notamment la recherche du consensus, l’équité, le partage, l’ouverture, le respect de la diversité, la promotion de nouvelles figures, le genre, les minorités ». Ce qui sous entendait que les mandataires et même les candidats devaient s’assurer du respect des textes préalablement établis pour que l’objectif du Rdpc de rafler bien plus de sièges soit atteint. Malheureusement, sur le terrain, certains mandataires n’en ont fait qu’à leur tête. On a même eu des candidats qui se sont faits des éloges, mettant à mal les intérêts du parti. Outre les cas de ces responsables désignés, des militants non mandatés par la hiérarchie du parti sont entrés dans la danse. Ça a été par exemple le cas dans le Nyong et Mfoumou, où une élite, qui n’était ni mandataire, ni président du groupe communal, a sur la base du, « le Nyakokombo, c’est moi », imposé la candidature du maire sortant, malgré un bilan décrié par les populations. Tout comme ce fut le cas du 1er adjoint de la même commune, qui lui serait très proche. Le même scénario a été observé à Minta, où le mandataire du parti, n’a pas pu faire éliminer la candidature du maire sortant, Mout Abalang. Et ce malgré le courroux des populations qui criaient leur ras-le-bol face à son mauvais, voire désastreux bilan. Alors qu’à Maroua 1er , le mandataire du Rdpc, a péché en ceci qu’il a donné l’impression que le Comité central avait choisi d’avance un candidat au détriment du maire sortant. A Mfou, une élite encore, a carrément écarté le président de la commission communale, Jean Didier Mani, dans le but d’imposer la liste concurrente à celle du maire sortant. Les cas de Douala IV, Ayos…ne sont pas en reste. De tels agissements balayaient ainsi du revers de la main, les recommandations du secrétaire général du Comité central rappelées au cours de son discours de réunion de lancement des opérations de sélection et d’investiture des candidats du Rdpc, le 17 novembre 2020. A ce propos, Jean Nkuété rappelait, « Il s’agira de laisser s’exprimer les militantes et militants ». Il a de ce fait insisté sur les vertus du consensus à la base. Car a-til relevé, « Le consensus favorise l’unité, l’union, la convergence et permet de miser sur des candidats qui seront soutenus par leurs camarades lors de la campagne subséquente ». Il était donc question pour les représentants du parti sur le terrain de laisser les réalisations parler en faveur des candidats aux exécutifs communaux et non le contraire, pour que le processus de décentralisation mis en place profite à tous.

Muriel Zang

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