Pour concrétiser son ambitieux plan de de développement, le Cameroun devra, dès l’exercice 2021, renforcer sa discipline sur les plans économique et budgétaire. Ainsi en a décidé le président de la République dans une récente circulaire.
Depuis une semaine, le gouvernement est fixé sur ses priorités pour l’exercice budgétaire 2021. C’est à la faveur de la circulaire relative à la préparation du budget de l’Etat, par laquelle le président de la République fixe traditionnellement le cap, en donnant les grandes orientations de ce que sera la politique économique, sociale, financière et culturelle du Cameroun et qui s’exécutera à travers la prochaine loi de finances annuelle. Pour 2021 donc, le gouvernement est instruit de faire preuve d’une plus grande discipline, au regard du contexte marqué par la pandémie à coronavirus, la chute de la croissance économique qui en est la principale conséquence au Cameroun et la nécessité de maintenir le cap dans le long processus de modernisation de l’économie nationale et le renforcement de la lutte contre la pauvreté. Dans cette perspective donc, les bases d’une nouvelle stratégie nationale de développement (2020-2030), point d’encrage de la seconde phase de la vision 2035, seront jetées. L’un des maitres-mots de cette stratégie devrait être la prospective, a prescrit Paul Biya. Le gouvernement va devoir l’améliorer, notamment que le pays, à défaut de se prémunir totalement contre les chocs exogènes qu’il subit régulièrement et qui freinent sa course vers l’émergence, puisse mieux y faire face. Le retour à la cohésion sociale fera également partie des priorités, en même temps que l’implémentation du nouvel Etat unitaire décentralisé découlant du code général des collectivités territoriales décentralisées, la reconstruction des régions en crise, l’organisation des Can et Chan de football, la mise en service des infrastructures de développement actuellement en chantier, la lutte contre les pandémies, la mise en place effective de l’assurance santé universelle, etc. Il va sans dire que pour y parvenir, le gouvernement aura besoin d’argent. Celui-ci sera obtenu grâce à une plus grande discipline fiscale découlant entre autres, de l’exploitation rigoureuse de toutes les niches de recettes et de la réduction des dépenses fiscales (exonérations fiscales et douanières). Le chef de l’Etat insiste par ailleurs sur une plus grande observation de la discipline en matière de dépense. Il exige particulièrement la réduction du train de vie de l’Etat par la suppression des dépenses de luxes qui grèvent habituellement les budgets publics ou encore le gel de certaines subventions à l’importation. Au-delà des économies que la dernière mesure permettra de réaliser, Paul Biya vise surtout la promotion du made in Cameroon, en substitution aux produits importés qui font perdre d’importantes devises à l’économie nationale, fragilisent l’industrie locale et creusent la balance des paiements. Les dispositions que prendra le gouvernement dans ce cadre seront donc scrutées avec une plus grande attention. Surtout dans le domaine de l’agriculture et de la pêche, les importations de riz et de poisson constituant la plus grande cause du caractère déficitaire de la balance des paiements.
Login Cyrille Avomo