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Liberté de la presse : Une réalité au Cameroun

La célébration de la journée internationale de la liberté de la presse le 3 mai dernier, a permis de constater qu’au pays de Paul Biya, le paysage médiatique présente des avancées, à l’horloge de la citadelle démocratique universelle.

Avec plus de 600 entreprises de presse écrite, plus de 200 radios et de chaines de télévision, une vingtaine d’organes de presse cybernétique, la liberté de presse qui fait partie des droits civiques dans les systèmes démocratiques, est indéniable au Cameroun. Depuis la libéralisation du paysage médiatique camerounais en 1990, et suivant le principe du droit des citoyens à l’information, le gouvernement qui est l’autorité investie du pouvoir de l’Etat, octroie à échéance régulière, un appui à la presse à capitaux privés. Et ce n’est pas tout ! La suppression de la censure administrative, la création d’un journal sur simple déclaration d’existence, la désignation récurrente des acteurs des médias au sein des instances délibérantes et consultatives, à l’instar de la commission nationale des Droits de l’homme et des libertés, du Conseil national de la communication, et de la Commission de délivrance de la carte de presse, sont des indicateurs clairs. Au regard de la pluralité d’opinion et de la tonalité très souvent exagérée que l’on observe chez de nombreux « professionnels », une certaine opinion n’hésite pas à dire sous forme de boutade mais de manière très pertinente qu’au Cameroun, le libertinage que l’on observe dans le domaine de la presse, est plutôt liberticide. La récente actualité, faisant état de la marche dite pacifique, du « Réseau des patrons de presse du Cameroun » (Repac), interdite par le sous-préfet de l’arrondissement de Yaoundé 1er, Mgbatou Nyandji Harouna, avait déjà en face une contre-manifestation : celle du « Collectif des communicateurs républicains et patriotes (Ccrp). Voilà donc un scénario qui prouve ipso-facto, l’existence de la liberté d’expression au Cameroun.
La dépénalisation a attendue du délit de presse ne saurait être perçue comme une violation à la liberté d’expression. Car en effet, le journaliste est d’abord citoyen d’un pays, et en tant que tel, il ne saurait se soustraire au droit positif dans un Etat. Il n’est donc pas au-dessus de la loi, et ne doit pas user de son statut de journaliste pour poser des actes contraires aux normes en vigueur. C’est pourquoi, conscient que les médias bouleversent l’ordre social pour paraphraser Francis Balle dons son ouvrage « Médias et société », le code pénal camerounais, condamne la diffamation, l’atteinte à l’honneur, des fausses accusations, des appels à l’insurrection et des injures publiques dans le domaine de la presse.
Le journaliste doit user de sa conscience et opérer un choix dans la rédaction de son article de presse. Car en effet pour reprendre Anne Sinclair, « la liberté de presse, c’est la possibilité de dire tous ce qu’on veut dire sans être obligé de le faire ». On comprend dès lors, qu’il n’existe pas de liberté sans responsabilité, et sans respect de la déontologie professionnelle, de l’éthique et de la société. Il faut également rappeler, que la liberté de la presse n’est pas à confondre avec la situation économique de la presse.

Philippe GANFEH

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