Site Web Officiel du Journal L'Action
L'Economie

Secteur du ciment : Une nouvelle ère s’ouvre

La production du clinker à Figuil et l’extension de l’usine de ciment vont assurément rendre le produit plus accessible.

L’usine dont le Premier ministre, chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute, a procédé à la pose de la première pierre le 14 octobre dernier à Figuil, région Nord, aura indubitablement un impact sur le secteur de la cimenterie au Cameroun. En plus du niveau de la production qui va carrément tripler pour se situer à 500 000 t par an, à l’horizon 2023, date de la fin des travaux qui verront l’usine redimensionnée, la meilleur nouvelle est celle de la production du clincker, qui est le principal constituant du ciment par Cimencam et qui est jusqu’à ce jour, importé à prix d’or. Les cours ayant carrément explosé depuis la survenue de la pandémie du coronavirus.
En choisissant donc d’injecter 50 milliards dans ce projet pour la production du clincker et du ciment respectivement à Bidzar et à Figuil, le cimentier français a décidé de passer à la vitesse supérieure ; lui qui est parti de la situation de monopole à un environnement fortement concurrentiel depuis la libéralisation du secteur et l’arrivée de nouvelles cimenteries sur le marché camerounais.
En décidant de dépêcher le chef du gouvernement pour la pose de la première pierre de ce projet gigantesque, quand on considère son impact économique et social avec à terme, des milliers d’emplois directs et indirects, le chef de l’Etat, Paul Biya rassure par ce geste, les investisseurs quant à l’accompagnement des pouvoirs publics et surtout, la sécurité de leurs investissements au Cameroun. Un geste que le président du Conseil d’administration de Cimencam, Jacques Yves Mbelle Ndoe a salué à sa juste valeur.
Un investissement stratégique qui vient mettre du baume au cœur des entreprises de Btp et même des ménages, soucieux d’avoir un toit décent ou d’investir dans l’immobilier. Car cette dernière décennie, la demande mondiale de ciment a connu une hausse considérable avec la reprise économique et la construction de grandes infrastructures dans l’énergie, les voies de communication, le sport, le transport, etc.
Dans le but de « démocratiser » le secteur, l’Etat a facilité l’arrivée de nouvelles industries du ciment au Cameroun. La baisse du prix du ciment naturellement attendue depuis cette option est compromise par les fluctuations du coût du clincker à l’international où sa demande est très forte. La situation a même empiré ces deux dernières années avec la survenue de la pandémie du coronavirus, qui a complètement dérèglé le commerce mondial. En prenant par conséquent l’option de produire le clinker localement, Cimencam fait une fois de plus figure de pionnier. L’espoir est donc permis de voir le ciment plus accessible ; à commencer par les populations de Figuil et du Nord, où le sac de 50 kg de ciment ordinaire varie actuellement entre 6500 et 7000 F.

Claude MPOGUE

Articles liés