Il flotte sur nos têtes comme un air de vacances. Les établissements scolaires et universitaires ont presque tous libéré les élèves et les étudiants qui connaissent désormais leurs résultats aux différents examens. Certains font la grimace; d’autres jubilent; les plus sages et prévoyants préparent déjà la prochaine année scolaire ou académique en s’offrant des vacances studieuses ou laborieuses. En ville comme en campagne, les activités sportives ou ludiques battent leur plein. Même les parents, momentanément épargnés et soulagés par les multiples corvées et obligations de la période scolaire, n’échappent pas à cet air du temps où vacances riment avec insouciance, somnolence ou indolence.
Les travailleurs et les salariés auraient cependant tort de se croire en vacances s’ils n’ont pas formellement obtenu leurs congés de leur employeur. Un tour dans les bureaux, les ateliers et les chantiers suffit pourtant pour constater que ces lieux n’échappent pas au climat ambiant. L’assiduité, la ponctualité et le rendement ne sont plus tout à fait les mêmes. À force de côtoyer leurs enfants vacanciers à la maison, les parents semblent à leur tour gagnés par la flemme et l’envie de paresser. On ne va blâmer personne car la société a besoin de ces moments de répit, de repos et d’oxygénation pour souffler et recharger les accus pour ne pas dire les batteries. Que ceux qui peuvent en profiter le fassent avec modération tout en gardant à l’esprit que la rentrée pointe à l’horizon. Le retour sur terre risque d’être douloureux.
Malgré cet air d’insouciance et de légèreté qui flotte sur la société, il faut se garder de tout amalgame et éviter les confusions: par exemple, sur le plan politique, vacances ne signifient nullement vacance. Au Cameroun en particulier où la classe politique se perd en conjectures et s’égare pour annoncer une vacance de pouvoir à la présidence de la République et va même jusqu’à échafauder des scénarios aussi grotesques que burlesques d’une prétendue succession de gré à gré. Que les hommes et les femmes politiques qui peuvent se le permettre prennent et profitent de leurs vacances mais qu’ils sachent qu’il n’y a aucune vacance à Étoudi et que la politique elle ne prend jamais de congés.
Conscients de cette réalité implacable, les responsables et les élus du Rdpc, tout en s’offrant des moments de répit, ne quittent jamais définitivement le pont. Ils s’impliquent et s’investissent de différentes façons dans les activités de vacances en organisant ici des tournois sportifs; là des activités récréatives; l’essentiel étant de rester en contact avec la base et de rendre service aux militants et aux populations. Quant à la hiérarchie du Parti, elle ne doit jamais perdre de vue que gouverner c’est prévoir. En cette période de vacances, personne ne lui fera le reproche, encore moins ne lui interdira de penser à une éventuelle vacance à la tête du Parti et du pays. Avoir un coup ou une longueur d’avance sur ses adversaires, c’est garder la maitrise des événements et la garantie des victoires futures.
Post-scriptum. La rédaction du journal L’Action observe à partir de ce mercredi 10 août une pause de quelques semaines. Rendez-vous le mercredi 7 septembre 2022. D’ici là, reposez-vous bien, prenez soin de vous et de ceux qui vous sont chers. Bonnes vacances à toutes et à tous.