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La Politique

Amélioration des conditions des enseignants : De nombreux acquis et autant d’attentes

Malgré la volonté du gouvernement d’améliorer les choses, les enseignants attendent encore beaucoup.

Les efforts du gouvernement, Solange Mandop, enseignante au secondaire les évalue à deux, sur une échelle de 10. Aussi, la liste des attentes est encore très longue et les regards restent tournés vers le gouvernement, qui a encore beaucoup à faire pour satisfaire les acteurs de l’éducation.
« Premièrement, l’automatisation des avancements et ensuite le respect des profils de carrière dans les nominations », a souhaité Solange, très révoltée contre le non-respect des indices de travail. Après 12 ans de service, l’enseignante est encore à l’indice 530, qui correspond à deux ans de service seulement.
Comme elle, Eliane Poufon, enseignante dans un lycée de la ville de Yaoundé, n’est-elle aussi pas du tout à son aise. Elle souligne par exemple que tous les résultats des examens officiels session 2024 sont connus, pourtant jusqu’ici, les correcteurs n’ont pas encore perçu leurs frais de correction. La jeune femme s’indigne également du fait que les avancements ne soient pas automatiques, comme c’est le cas dans d’autres corps de métier. Après 10 ans de service, il n’est pas normal qu’elle ait juste deux avancements signés au lieu de cinq ou six. Elle reconnait tout de même que l’Etat essaie progressivement de payer la dette liée aux avancements, tout en souhaitant que les choses avancent plus rapidement.
Pour Bertrand Ebode Enama, la question des rémunérations se pose et il souhaite vivement que « les salaires se rapprochent au moins de ceux de 1994 avant la dévaluation ». Il attend également qu’on dématérialise sincèrement la procédure de gestion de la carrière des enseignants, « parce qu’il est inadmissible qu’en 2024, pour bénéficier de ce que la loi prévoit, il faut encore de la paperasse ». Comme les autres, il soupire après le respect du profil de carrière. « Même si on n’est pas nommé, qu’on puisse avoir au moins une bonification salariale. Parfois après 10 ans sur le terrain, vous n’êtes pas nommé et quelqu’un comme par enchantement après trois années de travail, se retrouve au-dessus de vous », va-t-il relever pour le déplorer.
Les enseignants dans l’ensemble soupirent après une meilleure condition de travail et de vie, le paiement total de la dette de l’Etat, la prise en charge directe après la sortie de l’Ecole normale et au-delà de tout, ils expriment la nécessité de la tenue d’un forum national sur l’éducation.

Line TANKE NJIKE

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