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L'Editorial

La force de la vérité

Paul Biya a donc regagné Yaoundé avant-hier, lundi 21 octobre 2024, après une cinquantaine de jours d’absence hors de son pays. L’accueil exceptionnel qu’il y a reçu grâce à une forte mobilisation des militants et sympathisants du Rdpc est proportionnel à l’inquiétude de la majorité des Camerounais alimentée par les réseaux sociaux sur l’état de santé de leur chef. Comme en 2004, Paul Biya a su retourner la situation à son avantage, même s’il s’est bien gardé de gratifier le nombreux public venu l’accueillir à l’aéroport et les téléspectateurs de la Crtv d’une de ses formules dont il a le secret. En 2004, il avait lancé, goguenard : « Le fantôme vous salue bien. Il paraît qu’il y a des gens qui s’intéressent à mes obsèques, eh bien, je leur donne rendez-vous dans une vingtaine d’années ».

Promesse tenue. Prophétie accomplie. Prédiction respectée. Vingt ans plus tard, il n’avait pas réellement besoin de fanfaronner car à l’ère triomphante des réseaux sociaux, une seule image vaut un million de mots. Paul Biya est donc revenu, les Camerounais l’ont vu en chair et en os, en « direct live » à l’aéroport, en image à la télé et dans tous les réseaux sociaux. La force de la vérité qui vient d’en-haut a tué toutes les rumeurs venues d’en-bas ainsi que les thèses complotistes et conspirationnistes colportées par les réseaux sociaux. Les Camerounais peuvent donc reprendre une activité normale, rassurés qu’ils sont que Paul Biya est bel et bien de retour au bercail et aux commandes du bateau Cameroun.

Les effets de « l’anesthésie » ne devraient pas cependant être de longue durée. A quelques jours du 6 novembre 2024, date de la célébration du 42è anniversaire de l’accession de Paul Biya à la magistrature suprême et à moins d’un an d’une élection présidentielle cruciale, les Camerounais ont parfaitement le droit de se poser des questions sur la suite et l’avenir du pays à court et à moyen terme. Après la séquence mortifère de ces dernières semaines où on était proche de l’hallali, le Rdpc, parti au pouvoir, grand maître et chef d’orchestre des cérémonies du 6 novembre, doit retrouver son allant et un nouvel élan afin de saisir cette occasion idéale pour donner des indications claires et précises au sujet de ces perspectives capitales voire vitales.

En plus de réaffirmer leur affection, leur soutien et leur fidélité au Promoteur du Renouveau, les militants et les sympathisants du Rdpc mais aussi la majorité des Camerounais attendent également de la direction du parti qu’elle fixe un cap, qu’elle esquisse une feuille de route pour les prochains mois. Ils ont le droit de savoir dès aujourd’hui de quoi demain sera fait. Tout à leur joie de revoir leur Président de retour à la maison et surtout bon pied, bon œil, ils lui font confiance pour écrire et anticiper la suite de cette belle histoire et éviter tout soubresaut et toute incertitude malgré le chemin parcouru en quarante-deux ans.

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