Suspendues depuis juillet 2023, les importations de cette denrée indienne vers le Cameroun vont immédiatement reprendre, entrainant une baisse significative de prix.
Fruit de longues tractations entre les autorités compétentes camerounaises et indiennes, cette décision a chaleureusement été accueillie par le Cameroun où les dissimulations des stocks et la spéculation sont à l’origine de la hausse des prix constatée ces derniers temps sur le marché camerounais. Le riz non basmati indien est donc appelé à venir réguler le marché de la deuxième céréale la plus consommée au Cameroun après le maïs, avec une demande de près de 600 000 t par an, alors que la production locale n’excède pas 150 000 t.
La note du ministre indien du Commerce et de l’Industrie qui a par ailleurs indiqué que les stocks de riz de son pays sont très importants, en a fixé le prix. Le prix à l’exportation est de 287 000 Fcfa soit 490 USD. Une bonne affaire par rapport aux prix actuels qui permettent aux détaillants de céder le sac de riz brisure de 25% de 50kg ; tous calculs faits, il devrait connaitre une baisse allant de 3500 à 4500 F. « Tout ceci doit pouvoir se traduire par une meilleure maîtrise des prix au consommateur (…) vous devez également prendre en compte cette nouvelle donne dans vos opérations de contrôle et de régulation du marché, afin de mettre un terme à la spéculation et de la dissimulation des stocks par certains opérateurs », rappelle le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, à ses collaborateurs qui devront sévir sur le terrain pour préserver le panier de la ménagère.
Sur le plan global, c’est également un ouf de soulagement que pousse le marché mondial, car cette décision prise par le premier exportateur mondial en 2023 dans le but de mieux encadrer sa consommation domestique de près de 1,5 milliards de consommateurs en proie aux fluctuations dont les causes étaient multiples et variées.
Toutefois et en dépit de cette bonne nouvelle, il est important que les efforts entrepris par les pouvoirs publics avec l’aide des bailleurs de fonds et l’initiative privée, permettent de booster la production locale. Cette dernière qui est actuellement de 150 000 t doit augmenter de manière substantielle pour que le pays ne soit plus aussi dépendant des importations ; et satisfaire la demande annuelle qui avoisine 600 000 t. L’aménagement annoncé de 200 000 ha pour la production du riz pluvial et celle de 60 000 t pour le riz irrigué permettent de scruter l’avenir avec optimisme.
Claude MPOGUE