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L'Editorial

Et que les jeux naissent !

Lundi dernier, 10 février 2025, à 20 heures précises, le Président Paul Biya s’est adressé pour la 43ème fois depuis 1982 à ses « chers jeunes compatriotes » à l’occasion de la 59ème édition de la fête de la jeunesse camerounaise. Trois jours plus tard, ce jeudi 13 février, il souffle sur sa…93ème bougie. La « onzaine » consacrée à la fête de la jeunesse joue donc les prolongations et s’achève en apothéose par l’anniversaire du résident de la République après le feu d’artifice de la célébration du 11 février. En cette année électorale, la proximité des deux événements remet au goût du jour le sempiternel débat sur la jeunesse, ses atouts, ses qualités, ses forces, ses faiblesses, etc.

D’un côté une jeunesse camerounaise, démographiquement majoritaire mais en proie au doute et à toutes sortes de défis et de menaces, de risques et de dangers ; une jeunesse convaincue pour la plupart d’être les éternels cadets de la société et de la République quand ils ne se considèrent pas comme des laissés pour compte. De l’autre, un président de la République, doté d’une solide expérience de la gestion des hommes et des affaires publiques. Les mauvaises langues estiment pourtant que la différence générationnelle conduit fatalement à un dialogue de sourds. Elles continuent en insinuant qu’un homme âgé de 93 ans est déconnecté des réalités et des préoccupations des jeunes. Faux, rétorque Paul Biya dans son adresse du 10 février 2025 : « Qu’importe les critiques, je vous tiendrai toujours le langage de la vérité »

Au moins pour la maitrise de ses dossiers sur les priorités de ses « chers jeunes compatriotes », le Président est imbattable. Le nombre de départements ministériels en charge des questions de la jeunesse dans l’architecture gouvernementale constitue un indicateur incontestable de la détermination inébranlable des pouvoirs publics à résoudre les problèmes des jeunes. Et Paul Biya de prendre une fois de plus un engagement solennel : « Pour ma part, je puis vous assurer que je continuerai d’être à vos côtés pour relever les défis auxquels vous êtes confrontés ».

Huit mois avant une élection présidentielle cruciale, la petite phrase relance le débat et la polémique : Paul Biya sera-t-il candidat à la prochaine élection ? Est-ce raisonnable à cet âge ? Est-ce légal ? Est-ce légitime ? En ce mois de février consacré à la fête de la jeunesse et qui a vu Paul Biya naître un 13 février 1933, les jeux sont ouverts. Certains n’ont qu’un seul argument : disqualifier sa candidature non pas pour son bilan ou son projet politique mais uniquement pour son âge. La jeunesse est-elle une garantie absolue de virginité politique et un gage exclusif de compétence ?  La présidentielle de 2025 ne doit pas donner lieu à un conflit de générations, une querelle entre les jeunes et les vieux. En politique, ce sont des notions qui ne disent pas grand-chose.  Et puis la jeunesse camerounaise n’a pas besoin de ces vilains jeux que veulent entretenir certains leaders politiques. Le moment venu, elle votera en son âme et conscience pour le candidat qui lui offrira le maximum de garanties pour son présent et son avenir.

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