Malgré une volonté affichée de production locale des biens manufacturés à grande échelle, le paysage entrepreneurial reste dominé à plus de 85 % par le secteur tertiaire.
Alors que le Cameroun aspire à l’émergence à l’horizon 2035, le secteur industriel qui fait la force des pays appartenant à ce niveau de développement reste encore à la traîne, malgré une évolution assez significative du nombre d’unités économiques opérant dans ce secteur. Selon les résultats du 3ème recensement général des entreprises (Rge3), 85,6% des plus de 200.000 entreprises créées entre 2016 et 2023 appartiennent au secteur tertiaire (commerce, hébergement, restauration, transports, télécommunications, services aux entreprises, etc.). Par contre, le secteur secondaire qui met en valeur l’industrie (industries extractives, industries manufacturières, production et distribution d’électricité, eau et gaz, construction), ne représente que 14,0% des entreprises créées au cours de cette période.
Ainsi, l’on dénombre 375 978 entreprises et établissements appartenant au secteur tertiaire en 2023 pour un chiffre d’affaires évalué à 13 461,9 milliards de FCFA, soit 67,7 % du global. Par contre, dans le secteur secondaire, l’on dénombre 61 542 unités économiques pour un chiffre d’affaires évalué à 5 890,0 milliards, soit 29,6%. Au moment où la politique économique de l’import-substitution vise à stimuler la production locale des biens manufacturés, cette tertiarisation d’entrepreneuriat ne permet pas forcément de réduire notre dépendance vis-à-vis des marchés extérieurs.
Léon Marie Evina