De François Rabelais, écrivain français du 15è siècle, on se souvient sans doute plus facilement de ses pièces de théâtre Gargantua ou Pantagruel. On oublie alors que Rabelais a inventé dans l’une de ses œuvres un personnage nommé PICROCHOLE, un nom formé à partir du grec pikros qui signifie « piquant, amer » et khôlè, « bile ». Le nom PICROCHOLE a donné l’adjectif picrocholin qui ne s’emploie généralement que dans la locution « guerre picrocholine » pour désigner une querelle, un conflit, dont les causes paraissent absurdes, obscures, dérisoires ou ridicules.
Depuis plusieurs mois, le ban et l’arrière-ban de tout ce que le Cameroun compte comme juristes, politistes, politologues ou constitutionnalistes, se livrent ainsi à une guerre picrocholine sur le mandat impératif. Grâce à la magie des archives des réseaux sociaux, on découvre que ces brillants intellectuels sont également de bons danseurs d’une célèbre danse patrimoniale de chez nous qui consiste à faire un pas en avant, deux ou trois en arrière… Comme pour dire que dans leur logorrhée juridique, ils sont capables de dire une chose et son contraire. On n’est donc pas à une contradiction près et on a beau être attentif ou indulgent à tous ces débats, la conclusion qui coule de source est que rien de tout cela ne fait avancer le schmilblick.
Conscient du fait qu’il s’agit ni plus ni moins d’une diversion ou d’une distraction savamment entretenues, le Rdpc a décidé de se mettre à l’écart de cette polémique qui ressemble à un piège à cons. Déjà que le Parti ne se sent nullement concerné, ni de près, ni de loin, par cette affaire de mandat impératif. Continuer à participer à ces débats absurdes, obscurs, dérisoires et ridicules c’est faire le jeu de ceux qui ont décidé de prendre l’élection présidentielle en otage. Le RDPC ne saurait tomber dans un piège aussi grossier. Pendant que les juristes vont continuer à s’écharper sur la nullité du mandat impératif, il y a des choses plus importantes et plus utiles à faire : sensibiliser et mobiliser les citoyens à s’inscrire, préparer les thématiques et l’argumentaire de la campagne, etc. Tel est l’honneur de la politique : concevoir des idées, des programmes, des projets et les soumettre à l’adhésion du peuple via le suffrage.
Voilà pourquoi les militants et communicants du Rdpc ne prendront plus part à ces interminables querelles picrocholines sur le mandat impératif.
Pour rester dans le registre de Rabelais, rappelons qu’on lui doit cette pensée qui a traversé des siècles : « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Et si on pouvait se permettre d’y ajouter un grain de sel, on dirait volontiers que « sciences juridiques sans conscience politique n’est que ruine de la démocratie ».