Stop et fin. Pour la rédaction du journal l’Action, l’année 2024 « s’achève » ce mercredi 18 décembre avec la parution de ce numéro 1493 qui sera le dernier de l’année. Selon une tradition bien établie, nous marquons à compter de ce jour une pause d’une quinzaine de jours pour mieux préparer et affronter les défis de la nouvelle année dont l’importance sur le plan électoral n’est plus à démontrer. Sous d’autres cieux, on aurait parlé de trêve des confiseurs.
Une seule certitude : bien malin qui pourra dire et prédire ce que nous réserve 2025. Les fins d’année ont toujours constitué pour les peuples des moments d’évaluation et d’introspection ; de projection et de prospective ; de doutes et d’espoirs. Depuis les temps immémoriaux, les diseurs de bonne aventure, les mages, les voyants, les prophètes, les chamans, les sorciers et autres devins ont toujours essayé, tant bien que mal, de rassurer les peuples à coups de séances de divination, de formules incantatoires, de talismans et d’oracles. Et chacun y trouvait son compte.
Aujourd’hui, à l’heure de la technologie et de l’informatique triomphantes, l’intelligence artificielle est en passe de ringardiser toutes les bonnes vieilles méthodes de prédiction du futur. Je me suis ainsi amusé à demander à Chat-Gpt de me proposer un « article prospectif sur les perspectives du Cameroun en 2025 ». En une fraction de secondes, il a généré un article de plus de mille mots dont voici la conclusion : « l’année 2025 s’annonce comme un tournant potentiel pour le Cameroun. Les élections présidentielle et régionales représentent des opportunités pour renouveler le contrat social entre les dirigeants et la population. Dans un climat d’espoir et d’incertitude, il sera crucial de garantir des élections libres et transparentes, fondamentales pour l’avenir démocratique et économique du pays. Le Cameroun de 2025 pourrait ainsi se dessiner comme une nation en quête de stabilité, de prospérité et de justice sociale ».
Bluffant comme prédiction non ? Le robot artificiel va plus loin et prévoit « un scénario compétitif entre un Paul Biya vieillissant et des leaders émergents » à l’occasion de la présidentielle 2025 ». Pour les régionales, Chat-Gpt écrit qu’elles représentent « une occasion d’accroître la représentation des femmes et des jeunes dans les instances décisionnelles, les jeunes constituant une grande partie de la population ». Langue de bois ? Simple artifice technologique ? Propos de circonstance générés juste pour meubler l’espace et amuser la galerie ? À chacun de se faire son opinion. Qu’à cela ne tienne, qu’il s’agisse des oracles des voyants ou des prédictions de l’intelligence artificielle, la réalité est cruellement banale : l’avenir d’un pays est et sera toujours entre les mains du peuple et de ses dirigeants.
En attendant le discours de fin d’année du Président Paul Biya le 31 décembre 2024, pas besoin de recourir à une boule de cristal pour imaginer que les perspectives s’annoncent assez sombres sur le plan économique aussi bien pour le Cameroun que pour les autres pays de la zone Cemac. Le sommet des chefs d’Etats qui s’est tenu lundi 16 décembre au Palais de l’Unité a tiré la sonnette d’alarme en même temps qu’il a esquissé des pistes de sortie de crise. Aucune manne ne tombera du ciel si les dirigeants ne font pas preuve de volontarisme et d’imagination. Il n’y aura pas de miracle s’ils ne montrent pas le bon exemple pour convaincre les populations de leurs aptitudes au leadership.
Toutes les résolutions et les incantations ne serviront à rien si les populations se complaisent à leur tour dans la paresse, la facilité. « Tu mangeras à la sueur de ton front » ; proclament les saintes Écritures. En d’autres termes, pour les échéances de 2025, chacun récoltera ce qu’il aura semé. Le Rdpc devrait en prendre de la…graine afin d’éviter au Cameroun un saut dans l’inconnu.
Bonnes fêtes de fin d’année à toutes et à tous et nos vœux les meilleurs de bonheur, de paix, de santé et de prospérité tout au long de l’année 2025.
