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La Société

Désinformation : Une entrave à la démocratie

La montée de ce phénomène aussi bien dans les médias classiques que sur les réseaux sociaux porte atteinte à un des fondements de la démocratie, à savoir le droit des citoyens à une information rigoureuse, fiable et indépendante.

En ce temps de pré-campagne électorale ou de nombreux acteurs politiques sont déterminés à contrôler l’opinion publique sinon au moins à orienter les jugements, ou sa perception de la réalité à des fins électoralistes, le respect des règles liées à l’éthique, à la déontologie et à la morale semble de moins en moins partagé. Que se soit sur internet ou dans les médias classiques, les actes de désinformation et de manipulation de l’opinion publique se multiplient. C’est en tout cas ce que révèle l’actualité de ces dernières semaines.

Dans une note pastorale signée le 4 janvier 2025, l’archevêque métropolitain de Yaoundé, monseigneur Jean Mbarga qui à la sortie de la messe du 25 décembre 2024, a parlé de 2025 comme une année électorale durant laquelle les chrétiens catholiques doivent prendre des décisions importantes pour l’avenir du pays, a fustigé l’interprétation fallacieuses et déformée de ses propos par certains hommes politiques. « Depuis quelques jours, des écrits et des émissions médiatiques visant à utiliser ma mission et mes enseignements évangéliques et pastoraux pour échafauder des montages politiques irréels et fallacieux sont diffusés ici et là. Je tiens à dénoncer ces méprises exégétiques et leurs auteurs qui distillent de la désinformation et de la manipulation de l’opinion à des fins inavouées » a-t-il réagi.

Dans un contexte similaire, des allégations de prise de position de l’évêque de Bafia, monseigneur Emmanuel Dassi par rapport au débat en cours sur la candidature ou non du président Paul Biya avait été très vite démentie par son diocèse. Toutes chose qui démontre l’ampleur de la manipulation qui n’épargne même plus les hommes de Dieu, de la part des politiciens avides de pouvoir et prêts à tout, même à « pactiser avec le diable » pour arriver à leur fin.

Cette désinformation ne touche pas que les milieux religieux. En effet, le chef de l’Etat en paie lui-même les frais. Lui qui est régulièrement annoncé pour mort et présenté comme étant incapable d’exercer physiquement le pouvoir par les officines de la propagande qui, à défaut de pouvoir le vaincre dans les urnes, ne rêvent plus que d’un tel scénario. Il en de même du reste de la population qui a défaut de soutenir la vision et le camp de ceux qui croient détenir le « monopole de la vérité », s’exposent à des injures, des calomnies et autres actes de diffamation, notamment dans les réseaux sociaux.

En cette « ère de l’information », pour emprunter au sociologue espagnol Manuel Castells où l’information est source de pouvoir, le gouvernement a grand intérêt à renforcer le dispositif répressif pour protéger notre démocratie contre ces nombreuses dérives.

Léon Marie Evina

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