Alors que tout le monde sait l’élection présidentielle complètement achevée, le Social Democratic Front lui, n’a pas cessé de justifier son échec par l’existence de « fraudes massives ».
A vrai dire, le Social Democratic Front (Sdf) de Ni John Fru peut-il faire autrement que continuer à pleurnicher au sujet de l’élection présidentielle du 9 octobre 2011 ? Trois semaines après la proclamation des résultats définitifs, officiels et sans appel ; plusieurs jours après la prestation de serment du président élu, Paul Biya, le parti de Ntarikon en est encore à se lamenter sur le déroulement d’un scrutin que tous les observateurs nationaux et internationaux ont qualifié de juste, transparent, libre et sincère.Jeudi, 10 novembre 2011, était jour de la reprise de l’émission « Espace Politique » sur la Crtv télé.
La première édition postélectorale. On s’attendait donc plus ou moins à ce que les partis politiques représentés à l’Assemblée nationale chargés d’animer ce programme, tirent les leçons de l’élection présidentielle à laquelle tous étaient engagés, d’une façon ou d’une autre. Alors que pour le Rdpc, la page de l’élection présidentielle était tournée. Que les joutes et autres polémiques pré et postélectorales étaient désormais reléguées dans les anales de l’histoire. Et que la priorité était désormais accordée à l’action, au travail bref, à la recherche des voies et moyens à travers lesquels, le parti apporterait efficacement sa contribution à la réussite des grandes réalisations du président Paul Biya, le Sdf lui, a choisi de servir à nouveau aux Camerounais, la même rengaine, le même disque rayé depuis 1992. Ainsi, de la bouche du conseiller juridique national du parti de Ni John Fru Ndi, l’on apprend que le scrutin présidentiel du 9 octobre 2011 n’était qu’une « mascarade », que cette élection « n’était pas transparente » parce qu’étant entachée de « fraudes massives », que « les scrutateurs du Sdf ont été chassés des bureaux de vote », que de surcroit, « tous les membres d’Elecam dans les régions, les départements et les communes sont du Rdpc »…, bref, une litanie d’accusations déjà entendues, mises sur le dos du Rdpc, de l’administration et d’Elecam, et qui justifient que le candidat du Sdf n’ait pas pu remporter cette élection. Trop beau pour être vrai !En fait, en dépit de son air faussement sérieux, Me Tsapy Lavoisier n’a convaincu que les naïfs à qui il a omis de dire que le Sdf a bel et bien remporté le scrutin dans la région du Nord-ouest par exemple, avec les mêmes acteurs, c’est-à-dire Elecam, le Rdpc et l’administration qu’il condamne. Evidemment, le Sdf n’a, lui-même, rien à se reprocher dans son échec. Ni l’indécision, ni le clair-obscur et les hésitations dont le parti de John Fru Ndi a fait montre ne serait-ce qu’au sujet de l’inscription de ses électeurs sur les listes électorales ne sauraient, pour le Sdf, justifier les contreperformances électorales d’un parti politique en panne d’idées novatrices, susceptibles d’apporter le changement tant chanté sur tous les toits par Fru Ndi et ses compagnons. Evidemment aussi, ni les défections à la pelle, ni l’absence d’innovation d’un leader aux méthodes surannées, encore moins, la vacuité d’un programme politique, s’il existe, ne sont pas de nature à faire perdre une élection à un Sdf au sommet de son inconstance et de son inconsistance politique !Normal, dans ces conditions, que Me Tsapy et les autres, remettent au goût du jour, les mêmes vielles plaintes, les mêmes vielles lamentations, les mêmes vielles propositions ( ?) du genre : dissolution d’Elecam, création d’une commission nationale électorale indépendante…, du déjà entendu accompagné de menace voire, de chantage. « La déclaration de Yaoundé n’est pas annulée. Elle est suspendue et peut être réactivée à tout moment ». Me Tsapy et le Sdf seraient-ils devenus des maîtres chanteurs ? Aux Camerounais d’en juger.Toute la question est maintenant de savoir si le SDF peut exister autrement que par le chantage et la surenchère ? On comprend que le Social Democratic Front soit engagé dans la bataille pour sa propre survie politique et que, pour cela, il soit prêt à faire feu de tout bois. Mais, quand même ! Bien sûr et on l’a dit et redit, quelques imperfections d’ordre technique et organisationnel ont été enregistrées ça et là. Mais, les gens de bonne foi l’ont dit et redit aussi, ces légers dysfonctionnements n’ont jamais apparu comme systémiques et, qui plus est, de nature à entacher la régularité et la sincérité du scrutin. Le Sdf continuera de gloser sur la distribution par Elections Cameroon, des cartes électorales ou encore l’élimination de doublons sur les listes électorales…, des ratés dont Elecam en a certainement désormais conscience et qu’il faudra corriger à l’avenir. On n’oubliera pas aussi de mettre ces quelques ratés sur le compte de la jeunesse de l’organe Elecam et non pas, sauf mauvaise foi avérée, sur sa volonté affichée de fausser le verdict des urnes. Ça, les Camerounais, les observateurs et les amis du Cameroun l’ont compris, sauf, bien entendu, des candidats peu fair-play, dont personne n’ignore par ailleurs le déficit d’honnêteté en matière électorale, de reconnaissance et de l’acceptation du verdit des urnes surtout.
Simon Meyanga