Sans céder ni à la dictature ni à l’autoritarisme, il n’est pas exclu que la hiérarchie du Rdpc tienne la main ferme, quant au respect scrupuleux de ses choix, de ses orientations et de ses instructions ; au nom de l’intérêt général.
Non. La côte d’alarme en matière d’indiscipline n’a certainement pas été atteinte. Globalement, les instructions contenues dans la circulaire n° 001/RDPC/CC/SG du 13 février 2020, relative à l’investiture des candidats du Rdpc pour l’élection des exécutifs communaux, ont été respectées. Les quelques…sorties de pistes enregistrées à Bafia, Makénéné, Bamenda, Edéa, Kribi, Maroua, Yaoundé, Sangmelima, Kobdombo et Douala peuvent donc être considérées comme quantité négligeable, au regard du nombre de communes (316) et des villes (13/14) où les exécutifs municipaux sont aux couleurs du Rdpc. Mais, doit-on pour autant fermer les yeux sur des cas d’indiscipline avérée, fussent-ils marginaux et donc, n’affectent fondamentalement ni le fonctionnement, ni la cohésion dans les rangs du Rdpc ? Logiquement, non ! la multiplication des tentatives de contournement et autres velléités de bravade des orientations et des choix de la hiérarchie ; même si elles ont contribué à animer et à donner un peu plus d’allant aux joutes électorales, doivent néanmoins porter à conséquence et servir de leçon pour l’avenir. On peut dans cette optique, s’autoriser quelques rappels à la fois factuels et textuels, pour éviter toute duplication rédhibitoire au bon fonctionnement et à la cohésion du Rdpc. « (…) Le parti investit les candidats ; organise et finance leur campagne. Et à la fin du processus, on veut le museler et le tenir à l’écart des décisions importantes. Cela ne se peut pas (…) ». Le rappel du journal L’Action dans son édition n° 1258 du 19 février 2020 vaut son pesant d’or. Surtout pour des candidats qui ont tendance à tout oublier, y compris leur engagement sur l’honneur signé lors des opérations d’investiture ; engagement à respecter les choix et décisions du parti. Ils ont oublié les instructions du secrétaire général du Comité central du Rdpc, encadrant l’investiture des candidats pour l’élection des exécutifs communaux : « Le respect de la discipline du parti sera donc de rigueur. Ce qui entraîne qu’aucune candidature alternative ne sera proposée au vote à la session de plein droit en dehors de celles qui auront été validées pendant les délibérations au sein du groupe communal Rdpc ». Ils ont oublié les dispositions de l’article 31, alinéa 1 des statuts du parti : « Constitue une faute disciplinaire, le fait par tout membre du parti de contrevenir aux objectifs du partis (…) ou de refuser d’appliquer les décisions prises par ses organes ». Ils ont oublié les enseignements reçus lors des séminaires régionaux organisés en mars 2019, par le secrétariat à la Formation politique et à la prospective sous la houlette du secrétariat général du Comité central, sur la discipline et la responsabilité électorale des militants. Ils ont oublié les effets didactiques des sanctions de la commission de discipline ad hoc créée pour connaître des cas d’indiscipline relevés lors des élections municipales du 30 septembre 2013. Ceux qui, au nom de l’on ne sait quelle démocratie, ont violé allègrement les instructions en maintenant leur candidature en opposition aux candidats investis par le Comité central ont oublié les dispositions de l’article 58 du règlement intérieur : « (…) Le Comité central accorde l’investiture aux différentes consultations électorales. Il peut investir un ou plusieurs candidats du parti pour un même siège ou présenter une ou plusieurs listes ». Il va bien falloir que ceux qui s’opposent aux investitures disent comment le parti devra opérer pour instaurer ou, le cas échéant, restaurer la discipline parmi ses élus ? Comment le Rdpc fera-t-il pour avoir dans ses listes, un meilleur équilibre sociologique ; des candidats jeunes, des femmes ou des handicapés, s’il n’y a pas d’investitures ? Comment fera-t-on pour ne pas avoir que des hommes et des femmes d’affaires à l’Assemblée nationale s’il n’y a pas d’investitures ?
Simon Meyanga