C’est à la suite d’une opération savamment menée, que les gabelous ont saisi jeudi dernier, ces produits pharmaceutiques impropres à la consommation.
Le stock est important. 23 620 boites de médicaments. Dans le lot, on retrouve diverses marques d’antipaludiques, d’analgésiques, d’antibiotiques, des anti-diarrhéiques, et bien d’autres produits pharmaceutiques. Ces médicaments majoritairement conditionnés en sirop pour enfants, sont exposés depuis le 18 novembre dernier, au magasin principal de la douane à Bafoussam. On y trouve également des appareils qui permettaient de reconditionner ces médicaments contrefaits. Selon Sadou Oumarou, chef secteur des douanes de l’Ouest, c’est à la suite d’une opération patiemment et savamment menée, que cette cargaison a été saisie dans un luxueux domicile privé au quartier Kampop à Bafoussam.
Pour lutter contre la circulation, la commercialisation et même la fabrication locale des médicaments contrefaits à l’Ouest, « un système de ciblage et de filature de certains véhicules suspects a été entamé depuis des mois. Une opération qui a permis de filer et de saisir selon les règles de l’art, cet important stock de médicaments », tel que le précise l’inspecteur principal des douanes Sadou Oumarou. A l’observation, il s’agit en grande partie des produits périmés des années 2017 à 2014. A l’aide des imprimantes et d’un matériel adapté, les dates de péremption sont falsifiées et ces produits périmés renvoyés dans le circuit de la commercialisation. « C’est vrai qu’à côté aussi, nous avons des médicaments qui ne sont pas périmés, mais nous ne pouvons pas avec certitude dire que ces médicaments sont propres à la consommation », précise l’un des membres du corps médical chargé d’expertiser ces produits.
A l’issue de ce travail d’évaluation qu’effectue une commission mixte conduite par son président, le gouverneur de la région de l’Ouest et comprenant en outre le procureur de la République et les représentants des administrations concernées, ces produits impropres à la consommation seront détruits. Engagé à combattre la circulation des médicaments de qualité douteuse, le chef secteur des douanes, sollicite la collaboration des populations. « Il est important de dénoncer ces trafiquants de faux médicaments dans notre environnement parce que, la consommation de ces médicaments contrefaits, entraîne beaucoup de désastres dans nos familles. Très souvent, on va soupçonner le corps médical ou la sorcellerie, mais c’est sûrement dû aussi, et même en grande partie, à ces camerounais, commerçants de la mort, qui n’hésitent pas à prendre des médicaments périmés, à les reconditionner et à les remettre sur le marché », s’indigne l’un des membres de cette commission, représentant du délégué régional de la santé.
AZIZE MBOHOU