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La Politique

Eva Joly sur le Cameroun : Vous avez dit dictature ?

La candidate d’Europe Ecologie-Les Verts parle du président Paul Biya et d’un Cameroun qu’elle ne connait pas du tout.

De quel Cameroun parle Eva Joly dans son communiqué sur l’organisation de l’élection présidentielle du 9 octobre 2011 au Cameroun ? Du Cameroun, pays libre, indépendant et souverain qui n’a de leçon à recevoir de personne, y compris de l’ancienne puissance coloniale ou de ce Cameroun d’il y a cinquante ans que grâce à la Françafrique, la France pouvait s’en orgueillir de tenir la main pour décider de ce qui est bon pour lui ou de ce qui ne l’est pas ? Du Cameroun des « grandes  réalisations » qui voit désormais en grand, son avenir en terme de pays émergent à l’horizon 2035 ou de cette République bananière à peine imaginable par les Camerounais eux-mêmes ? Bien plus, de quel Paul Biya parle la candidate d’Europe Ecologie-Les Verts  à l’élection présidentielle française de 2012 ? Du président Paul Biya, homme de paix et de liberté pressé par des millions de Camerounais à se porter candidat à l’élection présidentielle du 9 octobre 2011 ? Du candidat Paul Biya choisi en toute liberté, en toute indépendance et en toute souveraineté  à presque 78 % par 3.772.527 Camerounais pour présider à leurs destinées communes ou de Paul Biya caricaturé, dénaturé et blacklisté même par des contempteurs spécialistes d’Internet, décidés à diaboliser le président de la République du Cameroun et de noircir son image auprès de certains milieux occidentaux ?Et puisqu’en dépit de ses origines norvégiennes, cette dame de 68 ans est néanmoins Française, il est peut être utile que l’on s’entende sur la définition des termes utilisés pour mieux se comprendre. Peut-être aussi que les Camerounais comprendront mieux si sous le président Paul Biya, ils vivent dans un enfer tel qu’il faille une intervention politico-médiatico-mensongère  qui, visiblement, ne sait rien du Cameroun qu’elle pourfend tant.Régime dictatorial Le Petit Robert 2011 définit un dictateur comme une « personne qui, après s’être emparée du pouvoir, l’exerce sans contrôle ». Dans ces conditions, un dictateur n’est rien d’autre qu’un autocrate, c’est-à-dire, un « souverain dont la puissance n’est soumise à aucun contrôle » ; un despote que le dictionnaire définit comme un « souverain qui gouverne avec une autorité arbitraire et absolue ». En clair, il s’agit d’un tyran qui lui, est une « personne qui, ayant le pouvoir suprême, l’exerce de manière absolue, oppressive » ou encore, une « personne autoritaire qui impose sa volonté, abuse de son pouvoir ». Rien, absolument rien à voir avec le Paul Biya que les Camerounais connaissent bien.Les différentes définitions que donne le dictionnaire français indiquent que les mots que l’on utilise ont bien chacun un sens et donc, veulent dire ce qu’ils veulent dire et non ce que l’on veut leur faire dire. Les Camerounais peuvent apprécier. Ils peuvent dire, mieux que dame Eva Joly qui, on l’imagine, n’a jamais mis les pieds au Cameroun, que sous la présidence Biya, en tout cas, depuis le 6 novembre 1982, ils ne vivent pas sous un régime dictatorial. Pas besoin pour cela de ressasser les actions multiples du président Paul Biya en matière de promotion des libertés individuelles, associatives et politiques au Cameroun. Une dictature, à moins que nous ne comprenions pas la même chose que la mémé Eva, ça ne compte pas plus de 280 partis politiques qui fonctionnent et mènent en toute liberté leurs activités, plus d’une centaine de chaînes de radio et de télévision publiques et privées qui émettent y compris sans autorisation et sans licence, le tout sous un régime de « tolérance administrative », plus d’une centaine de titres parlant de presse écrite, plusieurs dizaines d’ONG et d’associations de défense et de promotion des droits de l’homme, un Code de procédures pénales avant-gardiste préservant les droits des justiciables, un organe véritablement indépendant qui, bien qu’il soit jeune, est en charge de la gestion de l’ensemble du processus électoral et référendaire et, enfin, pour ne citer que ces faits-là, des institutions qui fonctionnent normalement, avec une réelle séparation des pouvoirs entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire… LibresLes Camerounais peuvent témoigner, jamais ils n’ont été aussi libres que sous Paul Biya. De même, ils sont témoins de ce que le président Paul Biya est l’un des chefs d’Etat les plus insultés par la presse de son pays, une attitude qui, les exemples très récents sont légions, n’est pas sans conséquences graves pour la carrière de certains professionnels des médias en France.Certes, nous dira-t-on, le monde est un village planétaire et que, par conséquent, rien de ce qui se passe au Cameroun n’est caché. Mais il faut avouer que le Cameroun dont parle dame Eva Joly, ce Cameroun qu’elle décrit avec tant d’ignorance n’est pas le Cameroun que tout le monde connaît. La vielle dame n’a certainement du Cameroun que l’image qu’une poignée d’adversaires du président Paul Biya qui ont transformé Internet en arme de destruction massive, ont voulu véhiculer à travers le monde.  Dans ces conditions, Eva Joly qui, visiblement, a passé le clair de son temps à s’abreuver sur les nombreux sites Internet anti-Biya, créés à la faveur de l’élection présidentielle par une poignée de contradicteurs du régime de Yaoundé, dans le but de saper l’image du chef de l’Etat camerounais, est disqualifiée pour parler du Cameroun en toute objectivité. Elle aurait pu au moins se renseigner auprès de ses nombreux compatriotes qui vivent allègrement au Cameroun.Il faut que cela soit clair autant pour Eva Joly que pour tous les autres qui s’improvisent exégètes du Cameroun, cinquante ans après les indépendances, notre pays ne peut pas continuer à être considéré comme un département français qui, avant de prendre une décision, doit demander l’autorisation du pouvoir central basé à Paris. Le Cameroun est indépendant et souverain. Le pays et ses citoyens entendent assumer pleinement leur choix. Celui de l’homme le mieux placé pour défendre leurs intérêts et de préserver leurs acquis. Critiquer ainsi le choix du peuple camerounais de reconduire le président Paul Biya à la tête de l’Etat n’est rien d’autre que faire insulte  à l’intelligence et à la souveraineté des Camerounais. Que dame Eva Joly arrête donc de laisser croire que les Camerounais sont de grands enfants qui ne savent pas où ils vont, encore moins, ce qui est bon pour eux et ce qui ne l’est pas.

Simon Meyanga

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