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L'Editorial

Obligation de résultats :

La dernière session parlementaire de l’année législative 2011 s’est ouverte hier au palais de verre de Ngoa Ekelle. Une session très peu ordinaire au regard du contexte et de son contenu. 

Deux faits majeurs caractérisent le contenu en même temps qu’ils situent le contexte de l’événement : les députés à l’Assemblée nationale se retrouvent en effet au lendemain de l’élection présidentielle du 9 octobre pour une session budgétaire, la dernière de la législature 2007-2012, consacrée au vote du premier budget du septennat des Grandes Réalisations. Auparavant, ils seront demain les témoins privilégiés de la prestation de serment du Président Paul Biya. En tant que dépositaires d’une parcelle de la souveraineté nationale au même titre que le chef de l’Etat, les élus de la Nation « recevront » le serment au nom du peuple Camerounais. Entre la fin de leur propre mandat prévue dans neuf mois et le début du septennat du président de la République,  les députés, hommes et femmes de devoir, n’auront pas le temps d’avoir des états d’âme. Mieux que quiconque, ils savent en effet que le budget qu’ils sont appelés à voter sera la première indication, la traduction chiffrée de la volonté de mise en œuvre des Grandes Réalisations. Paul Biya l’a dit et redit à toutes les tribunes depuis plusieurs semaines : à partir de janvier 2012, le Cameroun sera un pays en chantier. Le budget 2012 constitue l’un des instruments privilégiés, l’un des outils essentiels, l’une des pierres angulaires de cette… grande ambition présidentielle. Dans la circulaire relative à la préparation du budget 2012, le président de la République a prescrit « obligation de résultats et sécurisation de la fortune publique » pour la loi des Finance qui sera adoptée dans les prochaines semaines. 
C’est dire que la cérémonie solennelle de prestation du président (ré)élu prévue demain à l’Assemblée nationale ne doit pas occulter l’importance du travail que les députés auront à accomplir pendant tout ce mois de novembre. Dans la perspective des grands chantiers et des grandes réalisations, la tendance doit désormais être inversée dans le domaine budgétaire au Cameroun : l’investissement doit être privilégié au détriment du fonctionnement. Cette rupture ne se fera pas seulement à travers des dispositions législatives ; elle implique également une (r) évolution des mentalités au sein des administrations gangrenées par l’inertie, la corruption et le… « bureaucratisme ». 

Christophe MIEN ZOK

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