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L'Editorial

Agir plus, parler moins :

Depuis lundi dernier, le budget 2012 de l’Etat du Cameroun est opérationnel. Des réunions de lancement se sont tenues à cet effet dans les chefs lieux des dix Régions. A titre de rappel, le budget 2012 s’élève à 2800 milliards de francs Cfa. 

Mis en place à la première année du septennat du président de la République placé sous le signe des Grandes Réalisations, ce budget, à la fois instrument de politique économique et financière, sera le premier indicateur de la volonté et de la capacité des pouvoirs publics à mettre en œuvre les engagements pris devant les Camerounais. Echappera-t-il pour autant aux mauvaises pratiques qui ont toujours empêché par le passé sa bonne exécution ? Difficile à dire. Toutefois, le ministre des Finances pour sa part veut bien y croire. Illustration : sa circulaire portant instructions relatives à l’exécution, au suivi et au contrôle d’exécution du budget de l’Etat, des établissements publics administratifs, des collectivités territoriales décentralisées et des autres organismes subventionnés pour l’exercice 2012. Outre l’introduction de la notion du suivi, les principales prescriptions du « grand argentier national » sont : amélioration de la qualité de la dépense et du service public, recherche d’une plus grande efficacité socio-économique, mobilisation optimale des recettes budgétaires internes et externes… Dans les détails, il apparait une volonté clairement affichée de réduire le train de vie de l’Etat par le biais de mesures qui ne manqueront pas de faire grincer des dents au sein des administrations publiques : interdiction du paiement des perdiem lors des colloques et autres séminaires, interdiction du fractionnement des marchés publics, rationalisation du paiement des frais de mission, etc ». Autant de tours de vis sur les coups de vice ainsi que les coupes vicieuses et vicelardes de certains agents dans la fortune publique. Adieu postes de pillage et pratiques de gaspillage ! Pourvu que ça dure : chaque année les mêmes instructions pour une saine gestion des finances publiques sont données, chaque année elles sont tout aussi allègrement violées, bafouées et contournées. Dès lors, en ce début d’année, on a envie de formuler un seul vœu pour l’administration Camerounaise et la classe politique au pouvoir : de grâce, en cette année 2012 qui verra le Cameroun se transformer en un vaste chantier selon le souhait du président Paul Biya, il serait temps d’agir plus et de parler moins. 

Christophe MIEN ZOK

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