Site Web Officiel du Journal L'Action
La Politique

Parole tenue :

« L’adoption récente d’un Code électoral unique va aussi dans le sens de la modernisation de notre processus démocratique. 

Il s’est avéré également nécessaire de mettre en conformité avec la Constitution certaines dispositions concernant le Conseil constitutionnel en vue de la mise en place de cette haute juridiction. Celle-ci interviendra après les élections sénatoriales prévues en 2013. » Ainsi s’adressait le Président Paul Biya dans son traditionnel message à la nation à l’occasion de la fin d’année 2012 et du Nouvel An 2013. Les professionnels et entrepreneurs politiques  ont dû en retenir l’essentiel : parmi les élections attendues cette année, il y aura bien les sénatoriales.  Deux mois après cette annonce, le corps électoral pour les élections sénatoriales est bien convoqué. En temps voulu par celui qui maîtrise la boussole et qui donne le là.Il n’ya donc pas de surprise dans cette annonce pour ceux qui, candidats potentiels ou états majors des partis, ambitionnent de se présenter à ces échéances longtemps annoncées et attendues. Il est donc surprenant, voir surréaliste, d’entendre ou de lire l’abondante littérature déversée dans les médias par des hommes et des femmes qui savent que la fonction première d’une formation politique est de se préparer à tout instant à solliciter le suffrage des citoyens. Et toute élection est l’occasion pour un parti politique de se prouver à lui-même du sérieux de son organisation et de la consistance de son programme qu’il soumet à la sanction des électeurs. Car, ainsi que le rappelait le Pr Njoh Mouelle «  il apparaît clairement que les élections se trouvent au centre des préoccupations et justifications de l’existence des partis politiques. On comprend par là que l’un des critères par lesquels on juge de la réalité d’une démocratie soit précisément l’existence des partis politiques. On comprend pourquoi la loi fondamentale de notre pays a attribué aux partis politiques le rôle de contribuer à l’expression du suffrage ; c’est-à-dire, contribuer à faire en sorte que soient connus les choix des populations. » Même si l’on objectera que les présentes élections sénatoriales vont se dérouler dans un environnement singulier du fait du mode du scrutin au  suffrage indirect, rien n’explique en revanche cette tendance à l’étonnement et cet appel  à la contestation qui  animent une certaine classe politique. Le fallacieux prétexte du contrôle par le RDPC de la majorité des conseils municipaux ou le faux débat sur leur validité pose en réalité le problème de la viabilité interne de nos formations politiques. Il est question de persuader le collège électoral qui est connu par la pertinence de son projet politique, étant entendu que le vote est secret. L’effet de surprise qui est décrié par nos politiciens n’est donc que l’expression des lacunes internes à leurs  partis que l’on se saurait imputer au Président de la République, car, dès l’entame de l’année, c’est chaque formation politique qui devait se préparer au vote, en même temps que les inscriptions sur les listes électorales se déroulent et que statutairement, les échéances se précisent.Avant ou après les législatives, c’est le Président de la République, garant des institutions qui décide. Il est dans son rôle et ses prérogatives.En convoquant le corps électoral pour l’élection des sénateurs, Paul Biya voudrait être en conformité avec les délais et la Loi. On n’oublie pas que tout ce processus est encadré par des échéances précises : la convocation aux différents scrutins, les délais impartis pour les déclarations des candidatures, la proclamation des résultats, la séance inaugurale et l’entrée en fonction, tout ceci en conformité avec les textes et lois de la République que le Président respecte rigoureusement.L’importance et les enjeux de ce scrutin (et de tous ceux qui vont suivre) n’est plus à démontrer. Il est historique dans la mesure où c’est la première fois que la Chambre Haute sera présente dans le paysage de nos institutions telles que prévues par la Constitution. Le Sénat sera, avec l’Assemblée nationale, l’une des deux chambres qui constitueront le Parlement ; il est le représentant des collectivités territoriales et de toute la nation. D’où la nécessité, pour chaque Parti, de se préparer minutieusement pour y avoir des représentants. Loin de toute agitation stérile et de toute contestation dénuée de tout fondement.

Benjamin LIPAWING

Articles liés