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Grégoire Owona : « Le climat social est serein »

Le ministre du Travail et de la sécurité sociale parle des dispositions prises par le gouvernement pour créer un climat social favorable. Grégoire Owona en profite pour jeter les bases d’un environnement encore plus serein.

L’Action : Excellence Monsieur le Ministre, pourquoi avoir choisi le thème du « Travail décent et lutte contre la corruption » pour la célébration cette année de la 127ème édition de la Fête Internationale du Travail au Cameroun ?Grégoire Owona : En vous remerciant très sincèrement pour l’intérêt que votre organe de presse porte à mon département ministériel qu’a bien voulu me confier le chef de l’Etat, Son Excellence Paul BIYA, je vais vous dire que le choix d’un thème obéit à des critères précis. C’est tout une commission qui lance, pour ainsi dire, un appel d’offres auprès des partenaires sociaux, qui font des propositions à cette commission, selon les préoccupations du moment. Avec l’apport de mes services compétents, cette commission soumet à ma censure deux ou trois propositions de thème. Celui qui est retenu répond à toutes les aspirations des Acteurs du tripartisme : travailleurs, patronat, gouvernement.Cette année, tous les partenaires sociaux ont exprimé le vœu de voir le fil conducteur de la fête viser un travail  qui s’exerce dans les conditions de justice sociale, de santé et de sécurité au travail, avec une rémunération adaptée à la conjoncture actuelle. C’est cela le travail décent tel que préconisé par l’OIT. Et comme vous le savez, le chef de l’Etat, au dernier congrès du RDPC, a préconisé une « République exemplaire », en citant toutes les actions de développement que la corruption rampante nous empêche de réaliser. Le premier travailleur Camerounais a d’ailleurs déclaré à l’occasion que « La lutte contre la corruption ira s’intensifiant ». Alors, la grande famille des travailleurs camerounais, très à l’écoute du message de leur leader qu’ils ont réélu massivement pour ce programme des Grandes Réalisations, ont choisi de placer cette commémoration des martyrs de Chicago sous le thème : « Travail décent et lutte contre la corruption ». L’objectif à la fin, est de faire des propositions concrètes pour plus de sécurité sociale, de meilleurs salaires, des conditions de travail meilleures, un dialogue social constructif, et un monde de travail débarrassé de cette gangrène qu’est la corruption. Quel climat social règne actuellement dans les entreprises, au moment où les travailleurs du Cameroun célèbrent cette Fête?Le climat social est relativement serein. Vous savez, ces derniers jours, nous avons fait face à des menaces de grève dans les transports, l’enseignement et certaines entreprises privées. Mais, grâce au dialogue social constructif prôné par le président Paul BIYA, les leaders syndicaux sont convaincus de la volonté affichée du gouvernement de régler les problèmes de façon durable. C’est convaincu de cette volonté réelle que les syndicats ont levé les préavis de grève. Seulement, et il faut le reconnaître, les problèmes des travailleurs sont très nombreux, pertinents et légitimes. Il y a beaucoup de dysfonctionnements observés qui poussent les syndicats à ces revendications vraiment légitimes. Notre devoir, et nous n’avons pas d’autre choix, c’est de trouver des solutions réalistes et durables à leurs doléances et revendications. Et le président BIYA l’a si bien rappelé en février 2008, lorsqu’il déclare : « C’est dans les domaines où l’attente des Camerounais est la plus forte que doivent porter d’urgence nos actions ». Mais il est important de noter que les grèves ne sont pas les remèdes miracles. Certains veulent des grèves parce qu’ils ont des visées autres que l’intérêt des travailleurs, ceux-là empruntent le mauvais chemin. Car, il faut rappeler que la grève ne devrait intervenir que si toutes les voies de dialogue sont éteintes. On vous a énormément vu ces derniers mois sur le front du dialogue social au sein des entreprises, notamment la Société des plantations de Mbanga, SITRAFER, et le projet Lom Pangar, pour ne citer que ces exemples. Pourquoi cette grogne quasi généralisée?Ce que le public, votre lectorat doit savoir, c’est que la quête pour le travail décent est une donnée permanente. Au Cameroun, les droits des travailleurs sont piétinés à souhait, et les travailleurs dénoncent l’absence de sécurité sociale, en revendiquant de meilleures conditions de vie et de travail. Alors, le piège que nous voulons éviter, c’est de tomber dans la logique des promesses fallacieuses. Il faut affronter ces revendications pour la plupart justifiées et les régler. Car, si on entre dans la logique de les calmer, ils finiront par nous rattraper. Le dialogue social doit à tout prix produire des résultats.Sur le plan de la célébration proprement dite, quelles sont les différentes articulations de celles-ci?Quatre grandes masses sont à retenir pour cette commémoration. D’abord la semaine du travailleur Camerounais lancée à Bamenda le 19 avril dernier sous le thème fort évocateur de : « travail décent et lutte contre la corruption ». Il s’est agit tout au long de cette semaine du travailleur, de disséquer tous les contours de ce thème pour en dégager des propositions concrètes, pour plus de travail décent et pour éradiquer la corruption en milieu de travail.La deuxième grande masse, ce sont les manifestations liées à cette semaine : tables-rondes, exposition, activités sportives et culturelles, etc. Et à propos de ces activités sportives, elles sont liées à notre projet de sécurité sociale pour tous. Mon message est que la sécurité sociale est l’affaire de tous. Cette sécurité sociale commence par la santé. Et le moins cher pour préserver notre santé, c’est la pratique quotidienne du sport.La troisième masse c’est le jour j. Ici, nous avons privilégié l’intérêt du travailleur. Les messages des travailleurs et la marche vont durer 2h30min. Pour permettre aux entreprises, d’aller fêter en interne. Car c’est généralement une occasion de renouer le dialogue social et raffermir la cohésion sociale en entreprise, objectif que vise le Chef de l’Etat.La quatrième masse, c’est l’après fête. Il ne faut pas que ce thème soit un slogan, il faut qu’il se vive comme une réalité palpable en milieu professionnel.Les travailleurs se sont plaints, les années passées, du racket dont ils sont victimes au moment des inscriptions. Monsieur le Ministre, l’inscription au défilé est-elle payante?Je le dis et je le répète, c’est consigné par écrit dans mes actes pris pour organiser cette fête, l’inscription à la grande marche des travailleurs est absolument gratuite. Ce serait très indécent pour honorer la mémoire de ces morts. Toute transaction financière est proscrite. Toutefois, les Chefs d’entreprise peuvent soutenir les syndicats dans l’organisation de la fête, sans contrainte ni pression. La lutte contre la corruption commence par là. Quel message adressez-vous aux travailleurs à l’occasion de leur fête ?Le message c’est de savoir qu’il faut travailler, si nous voulons atteindre l’émergence souhaitée. C’est de savoir que la sécurité sociale de qualité dont parle le président BIYA est l’affaire de tous. Que tous ces cadres qui utilisent une main d’œuvre domestique l’immatriculent à la CNPS. C’est de savoir que la lutte contre la corruption doit être menée par tous, pour aider le président BIYA à construire la République exemplaire. C’est de promouvoir le travail décent dans tous les milieux professionnels. La sécurité sociale n’est pas l’affaire du seul gouvernement, mais notre affaire à nous tous. Le Cameroun célèbre avec les autres pays du monde, le 28 avril la journée mondiale de la santé et la sécurité au travail. Qu’est ce qui est fait dans le sens de garantir ces deux vertus aux travailleurs camerounais?Dans la feuille de route de mon département ministériel, il s’agit d’un programme essentiel : la santé et la sécurité au travail. Des actions sont menées pour satisfaire cette feuille de route : installation des CHS dans chaque entreprise utilisant plus de vingt travailleurs, allègement des conditions d’obtention des agréments pour les conventions de soin et l’exercice de la médecine du travail. En plus, le gouvernement a revu de 44 à 99, les pathologies indemnisables par la sécurité sociale. La CNPS a un programme spécial pour les maladies professionnelles et la prévention des risques. Il y a tout un centre d’excellence en médecine du travail et cerise sur le gâteau, le chef de l’Etat, Son Excellence Paul BIYA, a promulgué la convention 155 de l’OIT sur la santé et la sécurité au travail.Que devient le Centre d’Excellence en médecine du travail dont on a souvent entendu parler?Ce centre d’excellence est déjà bien équipé. C’est un centre spécialisé en médecine du travail. Car, comme vous le savez peut être, le médecin du travail est à part. C’est pourquoi nous voulons ouvrir une chaire en médecine du travail à la faculté de médecine.Nous demandons aux entreprises de visiter notre centre d’excellence qui sera bientôt inauguré.Je vous remercie
 
 
Interview : Serge Williams Fotso

Serge Williams Fotso

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