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La Politique

Sdf-UPc-Manidem : Liaisons dangereuses

Le Manidem a annoncé la création d’une alliance des partis de l’opposition pour battre le Rdpc aux élections municipales et législatives du 30 septembre 2013.

Mais les supposés alliés d’Anicet Ekanè disent ne pas être au courant de l’existence d’une telle plateforme. Les affabulateurs sont de retour. 
C’est à peine si Albert Ndzongang n’a pas traité Anicet Ekanè de propagateur de fausses nouvelles ou carrément de menteur. Invité de l’émission Rétro de Canal 2 international dimanche 25 août, l’homme politique s’est gaussé de ce qu’il a qualifié de « Bon coup médiatique » du Manidem.
Comme la plupart d’observateurs de la scène politique, Albert Ndzongang refuse de donner l’impression d’être dupe, face à cette affirmation unilatérale du Manidem : « Vous avez vu un document signé ? Quand il y a un accord, il y a toutes les parties prenantes. Et non seulement les représentants d’une partie. » 
En réalité, la suspicion est née dès le jour de la fameuse conférence de presse du Manidem, le 20 août 2013. Les journalistes invités pour entériner la supercherie ont trouvé curieux que les responsables du Manidem, candidats aux législatives pour la plupart, soient les seuls à animer l’échange. Les hommes de médias décident alors d’en avoir le cœur net et contactent les responsables des partis présentés comme ceux ayant décidé de nager dans les mêmes eaux troubles que le Manidem. Leurs réactions confirment ce que tout le monde soupçonnait déjà. 
Cité par Cameroun24.net, Adolphe Papy Ndoumbe du Comité provisoire de l’Upc chargé des régions du Littoral et du Sud-Ouest est clair comme de l’eau de roche : « Nous n’avons pas été contactés. Peut-être que le Manidem a fait des alliances avec certains candidats de l’Upc. » Et de préciser à l’intention de Anicet Ekanè : « Notre seule alliance c’est avec le Rdpc.» Approché par le même média, Joshua Osih, premier vice-président du Sdf, ne dit pas autre chose et raille presque le Manidem : « Chaque candidat ou parti politique se donne les moyens d’obtenir les suffrages […] » et dément au passage toute forme d’alliance avec quelque parti politique que ce soit, même s’il soutient que « Le Sdf reste ouvert à toute les propositions. »
En clair, Anicet Ekanè et son Manidem sont pris en flagrant délit de mensonge et de tentative de manipulation de l’opinion. AmateursCet amateurisme du Manidem ne s’est pas dévoilé par ce seul mensonge. Il s’est également exprimé dans les prises de position de ses lieutenants. Bedimo Kouo par exemple, candidat dans l’une des circonscriptions pour les législatives dans le Moungo, a eu une formule malheureuse pour décrier le brassage sociologique qui fait la référence de ce département aux terres fertiles : « Nos terres sont accaparées par des gens qui viennent d’ailleurs. Cette question de la terre sera l’un des principaux dossiers sur lesquels nous allons travailler. » Quelle classe ! Pour quelqu’un qui se lance à la conquête des suffrages populaires, c’est un véritable suicide. De toutes les façons, le Cameroun n’a pas besoin de tels pyromanes pour se construire dans la paix, avec tous, par tous, pour tous et partout.Dès lors, si le pétard mouillé du Manidem se voulait un appel de pied, il est fort probable qu’il crée plutôt l’effet contraire. Car comment un parti politique, dont les leaders passent pourtant le temps à écumer les plateaux de télévision, depuis de longues années et au fil des élections, peine à récolter un seul siège de député, encore moins de conseiller municipal ? En voulant sceller une alliance avec le Sdf ou l’Upc, qui ont quand même une expérience dans la gestion de la cité, le Manidem ne cherche-t-il pas désespérément à trouver une bouée de sauvetage, qui peut difficilement le sauver d’une noyade annoncée dans les eaux du Wouri ou du Moungo ? On comprend qu’Ekanè a bien assimilé la leçon de feu Augustin Frederick Kodock qui estimait que « Quand on se noie, on s’accroche même à la queue d’un serpent. »
Mais faudrait-il encore pouvoir le faire avec élégance et honnêteté. Et dans ses bizarreries, Anicet Ekanè refuse d’être modeste. Il s’arque-boute à penser que lui, Ekanè, peut être une menace pour le Rdpc ou meme conduire une alliance pour essayer de déstabiliser le parti au pouvoir. Plus intelligents et plus futés que lui ont maintes fois essayé de le faire. Sans succès.
Le Rdpc a toujours su s’organiser dans l’intérêt des Camerounais, en capitalisant la force et l’engagement de ses militants de la base et du sommet. C’est la raison pour laquelle ces Camerounais lui font confiance. Traiter ce parti politique de « gangrène », comme l’a fait Anicet Ekanè est une insulte – le mot n’est d’ailleurs pas assez fort – à l’intelligence de la grande majorité des Camerounais.
En tout état de cause, au lendemain du 30 septembre, on verra qui du Rdpc ou du Manidem et de ses pseudos alliés sera finalement considéré comme une gangrène pour la scène politique camerounaise.

William Pascal Balla

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