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L'Editorial

Lune de miel :

Sauf changement de dernière minute, Paul Biya, chef suprême des Armées camerounaises, présidera vendredi prochain au Quartier Général la cérémonie de remise des épaulettes des 33ème et 34ème promotions de l’EMIA.

Une occasion idéale pour le chef des Armées de repréciser le rôle, la place et l’importance de l’Armée au sein d’une Nation viscéralement attachée à la paix, à l’unité et à la stabilité. Dans le contexte actuel de guerre et de mobilisation générale contre Boko Haram, le Président de la République ne devrait pas manquer de rendre un hommage mérité aux forces de défense pour leur courage et leur bravoure, de remercier les forces vives camerounaises pour leur soutien et de mettre l’accent sur le lien entre l’armée et la Nation.
Depuis le déclenchement de la guerre que Boko Haram impose au Cameroun, une forte mobilisation est observée aux quatre coins du territoire national. Au-delà du concept justifié et pertinent de défense populaire sur lequel reposent le dispositif et la stratégie de notre Armée, force (si l’on ose dire) est de constater que le lien entre l’Armée et la Nation n’a jamais été aussi solide. Les Camerounais ont les yeux de Chimène pour leurs soldats. Il ne s’agit nullement d’un coup de foudre ni d’une passion subite. Par le passé, beaucoup d’incidents ont jalonné les rapports entre les populations et les « hommes de tenue », tous corps confondus. La guerre contre Boko Haram a ouvert une nouvelle page dans cette relation mitigée et contrastée. Au regard de l’engouement de la compassion, de l’intérêt et de la mobilisation en faveur des forces de défense, il n’est pas exagéré de parler de lune de miel entre le peuple et son Armée. La preuve : tout le monde veut participer à l’effort de guerre, du citoyen ordinaire au ministre en passant par les élèves, les opérateurs économiques et les commerçants.
Malgré les critiques des habituels « jamais-contents », ce mouvement et cet élan de solidarité nationale dépassent les clivages religieux et transcendent les chapelles politiques. De quoi doper le moral, l’orgueil et la fierté des troupes au front. En effet, y a-t-il motivation plus grande pour un soldat que de se savoir soutenu, béni et « protégé » par le peuple tout entier ? A partir de là, les médailles et les distinctions honorifiques décernées aux plus méritants, sans être négligées ou négligeables, ne sauraient constituer l’essentiel. Le haut commandement a raison de reconnaitre et de récompenser la bravoure, la vaillance, la disponibilité, le dévouement de tous ceux qui, à tous les échelons, sont engagés dans la lutte contre Boko Haram. Ces médailles constituent des symboles de la gratitude et de la reconnaissance de la République pour de vaillants soldats dont certains sont allés jusqu’au sacrifice de leur vie pour défendre la Nation. A ceux-là et à tous les autres, la Nation et le peuple seront éternellement reconnaissants.
La cérémonie de vendredi prochain offre une occasion au Président Paul Biya, chef suprême des Armées, d’exalter et de célébrer les vertus de ce lien particulier et de plus en plus fort entre le peuple camerounais et son Armée. A quelque chose, malheur est bon : « grâce » à Boko Haram, les Camerounais sont au front et font front commun avec leurs forces de défense.

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