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L'Editorial

Le pouvoir de la parole :

Si les guerres ont une fin, à plus forte raison les polémiques, aussi stériles qu’inutiles. 

En faisant ses déclarations tonitruantes sur la capacité du Cameroun à organiser la Can 2019, le Président de la Caf a non seulement manqué de flair mais aussi de fair-play. Alors que le débat et la polémique faisaient rage, Paul Biya a tranché avec fermeté et de manière très élégante la question: «  le Cameroun sera prêt le jour dit. » Au-delà de cette mise au point, le Président de la République « s’engage personnellement » à ce que la parole ainsi donnée soit respectée. La promesse devient dès lors un engagement et l’engagement vaut tous les serments.
Le débat est clos. Fin de la polémique. Début du compte à rebours et des 12 travaux d’hercule. Le président a parlé et la parole présidentielle vaut son pesant d’or, même si certains veulent la dévaluer, la dévaloriser ou la démonétiser à coups de manœuvres et d’actes d’insubordination. Dans le contexte Camerounais, la parole présidentielle, quel que soit son mode d’expression, garde toute sa force, sa puissance et son pouvoir.  Pouvoir de sensibilisation. Force de mobilisation. Puissance de conviction, d’entrainement et d’action. Au dessus de la parole présidentielle, il  n y’a  plus que la volonté du peuple souverain et la voix du Souverain suprême. 
Toutefois, en dépit de tous les pouvoirs que lui confèrent la constitution, les lois et  l’exercice au quotidien de son magistère, la parole présidentielle n’est pas comparable à la parole divine. Les saintes écritures nous apprennent que quand Dieu dit cela se réalise inéluctablement. Encore, lui fallu t-il 7 jours pour créer le monde. Le président de la République, clé de voûte des institutions, ne dispose malheureusement pas d’un bouton magique sur lequel il appuie  avec effets immédiats. Pour que sa parole se transforme en réalisations concrètes, il faut tout un processus : Inspiration – conception -transpiration – collaboration – action. Les saintes écritures nous enseignent  une fois de plus  que « tu mangeras à la sueur de ton front ». En d’autres termes, « la Can, tu organiseras à la sueur de tes efforts et de tes sacrifices ».
Dans cette dynamique, le président ne peut pas être seul. Il a besoin de tout le peuple, de toute l’administration, de toute l’élite et même de toute la classe politique. Le Cameroun ne sera pas hors jeu si la mobilisation est générale. Les propos maladroits du Président de la Caf ont eu le mérite de titiller notre orgueil et notre fierté. Assez de bavardage! Halte aux polémiques! Beaucoup a déjà été dit. Tout,  ou presque,  reste à faire. Agissons et ne perdons plus de temps!

Par Christophe Mien Zok

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