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Fier comme un coq :

« Le coq chanteLe jour paraît Tout s’éveille dans le village ». Ceux qui sont allés à l’école à l’époque de Mamadou et Binetta connaissent par cœur cette rengaine qui s’achève par un refrain rythmé et saccadé: « pilons pan pan, pilons pan pan; pilons gaiement. »

Manifestement ce poème n’était enseigné qu’en Afrique puisqu’il évoque par ailleurs le « bon couscous ». Il s’agit pourtant de la langue française mais les Français de souche semblent ne pas le connaître, soit par ignorance soit parce qu’ils ont perdu le sens de l’humour. De fait, si les descendants des Gaulois connaissaient cette comptine, ils nous auraient épargné le vaudeville de Maurice-le-Coq dont vous avez dû entendre parler.
Il était une fois un village de la campagne française. Quelque part dans ce village, est installée une ferme avec une vraie basse-cour composée de poules et de coqs. Au beau milieu de tous ces gallinacés, plastronne Maurice, le Roi de la basse-cour. Ce coq, fier de sa crête, n’arrête pas de chanter. Si ses cocoricos enchantent les propriétaires de la ferme, il n’en va pas de même pour les citadins venus s’installer en campagne pour fuir les bruits de la ville. Le chant urbi et orbi de Maurice exaspère, horripile et turlupine au plus haut point ces voisins venus de la ville qui n’en peuvent mais…

En Afrique cette querelle de voisinage se serait sans doute terminée par une bonne petite bagarre générale ou un coup de gourdin bien asséné au coq qui se prenait pour un grand chanteur talentueux. Mais nous sommes en Fraaance, au pays de nos ancêtres les gaulois. L’affaire a donc été portée au tribunal. Les citadins montent sur leurs ergots et portent plainte contre le gallinacé bruyant et tonitruant pour ce galimatias en ré mineur. Accusé Maurice, levez-vous! En peu de temps qu’il ne faut pour l’écrire, des camps se sont formés; des comités de soutien sont constitués. Pour un peu, un referendum aurait pu être organisé avec une seule question: pour ou contre le chant du coq en campagne? Après des prises de becs, des coups de griffes, le verdict tombe: Maurice peut continuer à chanter comme bon lui semble. Tant pis si nos citadins en quête de tranquillité à la campagne ne dorment plus sur leurs deux oreilles. Cocorico chez les supporters de Maurice; grise mine dans le camp d’en face.

Maurice peut donc continuer à pousser la chansonnette. Soulagement pour les amis et supporters du mode de vie de nos villages. Que seraient en effet nos campagnes sans le chant des coqs, des perdrix ou des autres oiseaux et insectes? Les citadins qui décident de s’aventurer, à leurs risques et périls, hors de la ville doivent donc s’habituer aux réalités et supporter les joyeusetés de la campagne tant qu’on ne les affuble pas de noms…d’oiseaux. De la même manière que les campagnards subissent les klaxons et les bruits de la ville qui sont tout sauf agréables. 

CMZ

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