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L'Editorial

Le nerf de la guerre et la guerre des nerfs

Le financement public de la campagne électorale du double scrutin du 9 février est disponible depuis mercredi dernier. L’argent est là. Les partis politiques en compétition n’ont perdu aucune seconde pour défiler au ministère de l’Administration territoriale afin de retirer leur pactole servi en espèces sonnantes et trébuchantes. Il convient de rappeler que cette première partie est versée au prorata du nombre de circonscriptions et de candidats présentés par chaque parti. La deuxième le sera à la fin des élections en fonction des résultats obtenus.
Quel que soit le montant alloué à chacun, il y a lieu de se féliciter de ce que ce financement intervient cinq jours seulement après le début de la campagne électorale. Ce dénouement relativement rapide permet d’éviter la crise des nerfs et la guerre psychologique qui couvaient autour du nerf de la guerre. À présent que tout le monde est servi, reste à savoir si le bruit que certains voulaient entretenir autour de cette question va se poursuivre. La maxime est bien connue: l’argent n’aime pas le bruit et le bruit n’aime pas l’argent. Pas sûr que beaucoup de leaders aimeraient faire de la publicité autour des sommes perçues.
Autre défi: c’est celui de la transparence dans la gestion de ces fonds. On aimerait bien voir les responsables des partis de l’opposition prêcher par l’exemple dans ce domaine, eux si prompts à accuser le RDPC et ses élus d’opacité, pour ne pas dire plus, dans la gestion des ressources publiques. Quel bel argument de campagne ce serait si les comptes d’emploi de ce financement public étaient rendus…publics! Et que vive la transparence! On peut toujours rêver.
En tout cas, à partir du moment où le nerf de la guerre est disponible, il reste à espérer que la crise des nerfs est passée et que la campagne peut maintenant se dérouler en toute sérénité et convivialité, sur la base des programmes, des projets et des idées. Tel est le souhait du RDPC qui, par respect pour les électeurs, ne ménage aucun effort pour aller à la rencontre de l’électorat, où qu’il se trouve. C’est le sens à donner aux descentes sur le terrain des hauts responsables du Parti et de l’Etat. Le Secrétaire Général du Comité Central a meublé sa première semaine par des meetings à Yaoundé dans le Centre, Bamenda dans le Nord-ouest et Limbe dans le Sud-ouest. Il est attendu la semaine prochaine à Maroua. L’un de ses Adjoints est annoncé à Abong-Mbang à l’Est et à Garoua dans le Nord.
Pour sa part le Premier Ministre, Chef du Gouvernement a séjourné à Ebolowa dans le Sud et est annoncé ce samedi à Bertoua à l’Est. Un tel déploiement n’est pas à vocation touristique ou synonyme de villégiature. Si le RDPC se donne tant de mal et de peine, c’est non seulement pour contrecarrer les manœuvres des partisans du boycott afin que le taux de participation soit le plus élevé possible mais aussi pour s’assurer une victoire sans bavure et avec brio. Le défi est à portée de main. Encore une semaine d’efforts!

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