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Le Parti

Le bosseur, l’inspirateur et… le blagueur

Depuis ce lundi 11 mai 2020, il y a comme un air de vide dans la Rédaction du journal L’Action. Tant ses blagues et ses anecdotes qui décrispaient et inspiraient font défaut au groupe.

En fait, il en a toujours été ainsi depuis son arrivée au sein de cette famille journalistique du Rdpc, voici 21 ans, presque. Du palais des congrès de Yaoundé, le premier siège du Parti qui abritait également la rédaction, au nouveau sis quartier du lac, il suffisait qu’on l’aperçoive au loin pour que l’atmosphère change et se détende. Effectivement, lorsque Simon Meyanga franchissait le seuil de la salle, c’est soit avec une anecdote qu’il saluait, soit une intrigue, soit enfin une blague qui laissaient tout le monde hilare. Et les sujets étaient puisés dans tous les domaines de la vie. Pour Simon, aucun sujet n’était tabou. « Le gros » (comme l’appelaient les plus jeunes et les stagiaires) les balançait à tout va. Il imitait ses anciens enseignants, du moins ceux qui n’avaient pas une locution facile. Ou encore, des hommes politiques, les élus, les hommes d’église, etc. Il n’est pas jusqu’à l’actuel président de l’Assemblée nationale dont il ne contait pas les histoires drôles. Son départ pour la division de la communication à la Caisse nationale de prévoyance sociale, avait quelque peu refroidi cette atmosphère et frustré pratiquement les membres de la rédaction. Aucun d’entre nous n’avait le sens de l’humour et le talent artistique de Simon en la matière. Ce qui ne l’empêchait pas de se concentrer au maximum de temps à autre, pour « pondre » ses papiers. « Je suis en pleine érection intellectuelle, ne me perturbes pas », lançait-il quand quelqu’un voulait l’interrompre. « Ce type bosse comme un démon », s’étonnaient les plus jeunes collègues lorsqu’en un temps record, Meyanga a livré trois ou quatre articles d’une longueur, d’une pertinence et d’une profondeur exceptionnelles. Il pouvait faire une concession lorsqu’il était sollicité pour inspirer un titre à un papier, une phrase ou même tout un article sur un sujet important. Avec toute la structuration et les orientations y afférentes. Les conférences de rédaction auxquelles il participait étaient de véritable laboratoires de conception d’où naissaient des sujets à la hauteur des attentes de la hiérarchie du Parti. Sur un tout autre plan, il avait cette aisance de lien en amitié. Du plus petit de ses collègues au plus gradé des ministres au sein du gouvernement de la République, Simon Meyanga en avait fait des amis, des confidents, des parrains, des mentors. A ces qualités, on ajoute qu’il était d’un humanisme et d’une solidarité à toutes épreuves. Les événements heureux ou malheureux survenus jusqu’ici à la rédaction en particulier et au secrétariat général du Comité central du Rdpc, se passaient rarement sans sa contribution financière ou sa présence physique. Qu’il s’agisse de faire un voyage ou non. Ces déplacements ont toujours été des voyages de plaisir et de loisirs en sa compagnie. C’est donc normal que jusqu’à présent, nous n’arrivions pas encore à croire que ce soleil qui a toujours illuminé nos meilleurs instants à la rédaction se soit éteint pour…l’éternité. Que ça fait mal !

WM

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