Site Web Officiel du Journal L'Action
L'Editorial

Le cœur à l’ouvrage

À quoi reconnaît-on un parti sérieux? Sans doute au soin, à la volonté et à la méticulosité qu’il met à préparer et à organiser chaque consultation électorale. Personne n’a jamais douté du sérieux du Rdpc et c’est certainement la raison pour laquelle il est le parti leader et majoritaire au Cameroun. Le Parti de Paul BIYA ne mégote pas, ne badine pas, ne chipote pas; il ne prend à la légère aucune consultation électorale. Au contraire, il y va à fond, jamais en dilettante mais avec professionnalisme et au besoin il y met le zèle, la foi et l’enthousiasme des débutants. Samedi prochain, 21 novembre, débute la campagne électorale en vue des élections régionales du 6 décembre 2020. En dehors de quelques rares circonscriptions où le suspense demeure, le résultat final ne fait l’ombre d’aucun doute: le RDPC remportera ces élections haut la main. Le parti du flambeau ardent aurait donc pu se contenter de faire le service minimum. Que non! Sans avoir besoin de déployer l’artillerie lourde, il n’y va pas néanmoins du dos de la cuillère.
Le parti a donc sorti son dispositif habituel: circulaire du Président national, notes du secrétaire général du Comité central désignant les membres des commissions nationale, régionale, départementale et communale, réunion de lancement, etc. Tout ce déploiement n’est pas destiné à amuser la galerie. Si le RDPC met tant le cœur à l’ouvrage, c’est par respect pour les électeurs. En effet, le scrutin du 6 décembre est historique en raison des enjeux qu’il charrie. Pour la première fois depuis 1996, les Régions vont être mises en place. Enfin, diront certains. Mieux vaut tard que jamais, rétorqueront d’autres. La polémique n’a plus d’importance. L’essentiel à retenir est que le processus de décentralisation tend vers son parachèvement.
Le dernier échelon, l’ultime maillon de l’Etat unitaire décentralisé sera désormais opérationnel. Dans le contexte actuel où des forces centrifuges et séparatistes s’activent bruyamment et violemment dans le Nord-ouest et le Sud-ouest, les partis républicains qui ont décidé de prendre part au scrutin réaffirment et professent leur foi en l’unité et en l’intégrité du Cameroun. Parmi ceux-ci, il y en a un, l’UPC pour ne pas la nommer, qui a présenté des candidats alors qu’il ne dispose pas d’un seul électeur en termes de conseiller municipal. Un tel engagement, une si grande abnégation en faveur de l’idéal républicain mérite d’être relevé et salué. Tant pis pour ceux qui ont opté pour le boycott et la politique de la chaise vide. Ils n’auront qu’à se prévaloir de leurs propres turpitudes.
Le RDPC pour sa part n’a cure des « pudeurs de gazelle » de ceux-là qui sont prêts à sacrifier la République sur l’autel de leurs intérêts égoïstes et de leurs ambitions pouvoiristes; il croit à la décentralisation et s’engage corps et âme dans la campagne qui s’ouvre ce samedi pour convaincre les électeurs et les Camerounais de la pertinence des options du Président Paul BIYA en la matière.
Le RDPC et les partis en lice auront comme « compagnons » pendant cette campagne les représentants du commandement traditionnel qui sont des acteurs majeurs de ce processus. Eux aussi doivent mesurer l’enjeu et le rôle historique qu’ils ont à jouer pour sortir les régions des fonds baptismaux. Ils vont surtout devoir se frotter aux dures réalités de la démocratie élective, eux qui sont plutôt habitués aux tractations et aux consultations à l’occasion de leur désignation. Comment la chefferie traditionnelle sortira-t-elle de ce scrutin dans les circonscriptions où il y a plusieurs listes en compétition? Affaiblie ou renforcée? Revigorée ou divisée? Ayant ses propres chats à fouetter, le RDPC ne se mêlera pas des affaires des chefs traditionnels mais on ne l’empêchera pas de scruter avec attention ce qui s’y passera. La campagne promet d’être animée et plus que jamais les absents auront tort.

Articles liés