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Bousculade meurtrière d’Olembé : L’enfer ce n’est pas toujours les autres

L’incident tragique survenu le 24 janvier dernier au stade d’Olembé lors du match opposant le Cameroun aux Comores, est également relatif à une question de civisme et de responsabilité personnelle.

Tout ou presque, a déjà été dit sur ce qu’il convient dorénavant d’appeler le « drame d’Olembé », qui a malheureusement ôté la vie à plusieurs de nos compatriotes. Contrairement à ceux qui ont propension sans calcul ni recul à toujours mettre le gouvernement au banc des accusés, il paraît plus pertinent d’indexer la psychologie sociale camerounaise, qui n’est rien d’autre que la somme des mentalités de tout un chacun. À l’observation, pour de nombreux compatriotes, se mettre en rang pour présenter patiemment son billet d’accès au stade, s’apparente à de la faiblesse. Y compris, se diriger calmement et de manière ordonnée vers les entrées des stades. Le viol des interdits et la montée de l’insignifiance sont manifestement à la mode chez l’immense majorité de nos concitoyens, dans un environnement parfois marqué par la passion, et où chacun veut être au-dessus des autres comme dans un Etat de nature. Or, le qualificatif « d’animal politique » qu’Aristote attribue à l’Homme, signifie qu’il ne peut être conçu hors du cadre social. Et l’idée d’une société suppose l’existence des règles qui doivent être respectées. Mais à bien observer, ce n’est pas toujours le cas. Et ce non-respect de la norme sociale et des règles de bienséance, a des conséquences immédiates et incalculables, qui font parfois des victimes collatérales.
Le rapport de cet incident mortel, dressé le 28 janvier dernier par le ministre des Sports et de l’éducation civique, Narcisse Mouelle Kombi, président du Cocan, en est une parfaite illustration. « L’afflux de personnes désireuses d’assister à tout prix au premier match éliminatoire impliquant les Lions indomptables dans cette Can, a provoqué à l’écoute de l’exécution des hymnes nationaux précédent le début du match, une ruée vers les grilles de sécurité du stade. Face à la pression exercée sur ces grilles, et débordés par cette marée humaine, les éléments de sécurité en faction, ont procédé de manière imprudente, à l’ouverture de l’entrée Sud du stade, occasionnant ainsi une grande bousculade qui a abouti au décès tragique de 8 personnes », a-t-il indiqué.
S’il n’y avait pas eu ce déferlement des spectateurs à l’entrée Sud du stade d’Olembé, alors même que d’autres portes étaient opérationnelles comme l’a souligné le président du Cocan, on ne parlerait pas de cet incident. Certes, on dénombre plusieurs incidents mortels dans les stades à travers le monde, mais il est loisible de reconnaître que tous cela est dans la plupart des cas, dû à l’action de l’Homme. Les observateurs n’ont donc pas tort d’attribuer cet incident, à l’incivisme, à l’indiscipline, à l’irresponsabilité et au manque de bon sens. Car en effet, il n’est vraiment plus la chose la mieux partagée au sens Cartésien du terme.

Philippe GANFEH

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