Site Web Officiel du Journal L'Action
La Politique

Michel Roussin : « Passent les Chinois, restent les Français »

Le
vice-président du Medef international est optimiste quant à l’avenir de la
coopération économique entre la France et le Cameroun.
 

Qu’est-ce qui a décidé le Médef à prendre part à cette rencontre
avec  le gouvernement et le patronat
camerounais ?
Michel Roussin : C’est un forum
que nous avons organisé en commun avec le Gicam et la Chambre de Commerce du
Cameroun. Les entrepreneurs du Medef ont été gavés et les informations qu’ils
ont pu avoir de la part des ministres et du chef de l’Etat qui a donné son
orientation générale nous rassurent. On sait maintenant ce qui se passe au
Cameroun et comment le Cameroun envisage de traiter le secteur privé français.
Pour nous, c’est une porte qui s’ouvre. C’est très important.
 
Alors est-ce bientôt la ruée des investisseurs
français  vers le Cameroun ?
La
ruée ? Non, on ne peut pas dire ça ; parce que nous, ici en France et
vous le savez parce que vous êtes un bon observateur de la situation en Europe,
on a quand même ici quelques difficultés. Donc, il faut qu’on consolide nos
positions. L’amélioration du climat général et la sortie de crise nous
permettra de reprendre le chemin de l’Afrique sans problème.
 
Que répondez-vous à ceux qui pensent que le Medef, à
travers cette rencontre, vise à faire face à la montée chinoise au
Cameroun ?
Nous,
on est toujours-là. Les chinois passent, ils ont une méthode de travail qui
n’est pas la nôtre. Ce sont des acteurs économiques qui arrivent sur le marché.
On a maintenant, en face de nous, de nouveaux acteurs, à nous, entreprises
françaises, de prendre  en compte ce
nouveau paysage, de se positionner et d’être les meilleurs. On ne donne pas
tout à la Chine et les acteurs économiques européens, particulièrement français
acceptent la bataille avec les entreprises chinoises et que le meilleur
gagne ! Alors, ils ont remporté quelques victoires mais, la guerre est
longue. Dans le contexte actuel, ils ont leur stratégie, nous avons la nôtre et
ensuite, il faut qu’on réponde aux exigences des clients. Et qui est le
client ? C’est le Cameroun. Nous devons répondre aux exigences du
Cameroun. Ce n’est pas parce que les chinois sont-là qu’on est plus présent ou
pas. Non. Notre relation avec le Cameroun existe bien avant l’arrivée des
opérateurs chinois. Peut-être que c’est très visible ce que font les Chinois,
mais nous, nous continuons notre bonhomme de chemin dans le domaine des
infrastructures, le chemin de fer. Vous parlez à quelqu’un qui a été en d’autre
temps, président de Camrail. Dans le domaine de l’hydraulique, nous continuons
notre bonhomme de chemin. L’énergie, vous entendiez au cours du forum le patron
de Lafarge, vous entendiez les gaziers, le groupe Suez…, passent les Chinois,
restent les Français.
 
Un mot sur la stabilité du Cameroun par rapport aux
affaires ?
Je
considère qu’il y a une stabilité politique. Quand on regarde ce qui se passe
dans la sous-région, le Cameroun a une frontière commune avec la République
centrafricaine ; quand on regarde un petit peu tout ça, on se dit, le
Cameroun, ça marche quand même.
 

Simon Meyanga

Articles liés