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L'Editorial

Le virus de l’indiscipline

Conformément aux textes de base, les mis en cause auront le droit de se défendre et même de se faire assister par un ou plusieurs camarades de leur choix. Les « procès » seront donc équitables et on espère que leur vertu pédagogique permettra de prévenir autant que faire se peut « l’indiscipline conjoncturelle » qui se manifeste dans les rangs du Rdpc à chaque grande opération électorale, qu’elle soit interne ou nationale.

À chaque grande échéance électorale, le Rdpc est confronté au sempiternel problème du respect de la discipline du parti. Le journal L’Action a utilement consacré tout un dossier à cet important sujet la semaine dernière. Bien entendu, les contempteurs du parti et certains militants, mus par leurs intérêts égoïstes, n’abordent ce sujet que de manière amusée et biaisée; partielle et partiale. Quelle mauvaise foi! Que de passions étalées, que de contre-vérités exprimées, que d’approximations débitées, que de stupidités proférées dans ce domaine! La plupart des personnes intervenant dans ce débat ne s’intéressent aux manifestations et symptômes de l’indiscipline qu’à l’occasion des grandes échéances, feignant d’oublier que cette préoccupation doit être quotidienne et permanente dans les rangs d’un parti politique, a fortiori au sein du Rdpc.
La note du secrétaire général du comité central signée en début de cette semaine et portant réactivation de la commission de discipline ad hoc créée en 2013 par le Président national va continuer et contribuer à entretenir davantage le débat voire la polémique à ce sujet. Démarche aussi vaine que stérile qui participe de la distraction et de la diversion. Le comité central ne tombera pas dans ce piège et ne se laissera pas distraire. Au contraire, il entend assumer ses responsabilités et compte aller jusqu’au bout de ses missions. Comme en 2013, il s’agit principalement de « connaître des cas d’indiscipline relevés lors du double scrutin législatif et municipal du 09 février 2020 ». En effet, le déroulement du processus de présélection et d’investiture des candidats du Parti a été émaillé de nombreuses entorses à la discipline du Parti aussi bien de la part des membres des commissions que des candidats.
Le pic de l’indiscipline a été atteint à l’occasion de la mise en place des exécutifs municipaux. On a vu en direct des mandataires et surtout des candidats défier ouvertement le parti en violant de manière grossière, consciente et consciencieuse les textes et les directives. Tout cela au mépris des engagements sur l’honneur pris au préalable par les uns et les autres en matière de respect de la discipline. Ces cas flagrants et emblématiques d’indiscipline qui défraient la chronique politico-mediatique à chaque échéance électorale doivent être condamnés et sanctionnés avec la dernière énergie. Mais il ne s’agit pas de condamnation sans jugement. Conformément aux textes de base, les mis en cause auront le droit de se défendre et même de se faire assister par un ou plusieurs camarades de leur choix. Les « procès » seront donc équitables et on espère que leur vertu pédagogique permettra de prévenir autant que faire se peut « l’indiscipline conjoncturelle » qui se manifeste dans les rangs du Rdpc à chaque grande opération électorale, qu’elle soit interne ou nationale.
À travers la réactivation de cette commission de discipline ad hoc et en s’attaquant à l’indiscipline conjoncturelle, le Comité central montre la voie et l’exemple aux organes de base à qui incombe la responsabilité de lutter au quotidien contre « l’indiscipline structurelle ». En effet, il est aisé de constater que l’indiscipline structurelle, à l’instar d’un tueur silencieux, constitue la véritable gangrène au sein du Parti. Elle cause d’autant plus de dégâts que personne n’en parle et surtout, personne ne veut en assumer la responsabilité. À se demander à quoi servent tous ces délégués aux conflits ou aux organes inférieurs qui ornent les bureaux des organes de base. Rarement des procédures disciplinaires ont été ouvertes dans les cellules, comités de base, sous-sections et autres sections, malgré les dispositions claires et pertinentes des textes de base en la matière. Et pourtant des cas d’indiscipline, à commencer par la non tenue des réunions de bureau, y sont enregistrés régulièrement! Dans l’indifférence et l’impunité générales! Au lieu que ces responsables balaient devant leur propre cour et assument leurs responsabilités, ils veulent plutôt intenter un procès ou donner des leçons au comité central qui, lui, ne fait que son travail, rien que son travail et tout son travail!
En tout état de cause, si les responsables des organes de base appliquaient un tant soit peu les textes pour lutter avec acharnement contre « l’indiscipline structurelle » comme le Comité central combat « l’indiscipline conjoncturelle », la discipline retrouverait toutes ses lettres de noblesse et le Rdpc une bonne partie de sa vitalité et de son dynamisme. Heureusement que le Comité central veille au grain et ne fait pas de distinction entre la paille de « l’indiscipline conjoncturelle » et la poutre de « l’indiscipline structurelle ». C’est le même virus et il doit être combattu avec énergie par tout le monde, à tous les niveaux.

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