Le ministre de la Communication a invité les groupes armés opérant dans les régions anglophones à cesser leurs exactions et à adhérer à l’offre de paix des pouvoirs publics.
René Emmanuel Sadi, le ministre de la Communication (Mincom), vient de renouveler l’offre de paix du gouvernement aux différents mouvements et groupes armés qui sévissent actuellement dans les régions du Nord-ouest et du Sudouest. Réagissant, dans un communiqué du 6 juillet 2020, à une information (?) diffusée en boucle en fin de semaine et le week-end derniers sur les réseaux sociaux et qui annonçait des négociations pour un cessez-le-feu entre le gouvernement et le leader du mouvement sécessionniste Ayuk Tabe, le Mincom a d’abord tenu à préciser que l’information propagée par les proches des dirigeants de la république virtuelle d’Ambazonie n’était pas conforme à la réalité. Le porte-parole du gouvernement a ensuite rappelé les bonnes dispositions des pouvoirs publics dans la recherche d’une solution négociée à la crise que traversent les deux régions du pays. Malgré le caractère tronqué des propos attribués à Ayuk Tabe, il est une constance : pour ramener définitivement la paix au Nord-ouest et au Sudouest, le gouvernement qui a toujours privilégié le dialogue et la négociation, demeure prêt à accepter toutes les initiatives, d’où qu’elles viennent. A la seule et unique condition que celles-ci aillent dans le sens de la préservation de l’unité du Cameroun et de son intégrité territoriale. C’est dans cette logique que s’inscrivent les nombreuses démarches des pouvoirs publics depuis 2016 : le dialogue avec les syndicats des enseignants et des professions judiciaires suivi par la prise des mesures concrètes visant à satisfaire leurs revendications qui sont à la base de la crise, les missions politiques déployées sur le terrain, la rencontre des forces vives des deux régions par le Premier ministre Joseph Dion Ngute au cours d’un périple de plus de deux semaines dans les villes et villages du Nord-ouest et du Sud-ouest en début 2019, etc. Il en est de même de la tenue du Grand dialogue national en octobre 2019, du vote et de la promulgation d’un code général des collectivités territoriales décentralisées qui octroie un statut spécial au Nord-ouest et au Sud-ouest afin de prendre en compte leur particularité, de la mise sur pied d’une commission de désarmement, démobilisation et réintégration (Ddr) des ex-combattants, ou encore du programme de reconstruction en cours dans les deux régions. Enfin, René Emmanuel Sadi réitère la main tendue du gouvernement de ces groupes armés qui bottent en touche toute initiative de paix et continuent de détruire leurs biens et les infrastructures de développement au Noso. Il leur est loisible de sortir du maquis, de déposer leurs armes et d’intégrer l’un des camps Ddr spécialement créés à leur intention. Ils y seront accueillis à bras ouverts, puis pris en charge à travers un accompagnement psychologique, économique et social qui leur permettra de tourner la page en changeant complètement de vie.
LONGIN CYRILLE AVOMO