Le lancement officiel de la campagne 2021-2022 le 16 février dernier à Melong par le ministre du Commerce, a permis de constater que les principaux acteurs sont déterminés à lui donner un second souffle, l’origine Cameroun demeurant très prisée.
En lieu et place d’une simple cérémonie officielle comme c’est souvent le cas à chaque début de campagne, c’est à un véritable exercice de résilience de cette spéculation que l’on a assisté à Melong, le 16 février dernier. En dépit de la mauvaise passe actuelle, c’est en nombre que les uns et les autres se sont rendu à Melong. Membres du gouvernement et assimilés, gouverneurs des régions productrices, principaux responsables des organes des filières, élites intérieures et extérieures, parlementaires, élus locaux, transformateurs, partenaires étrangers, usiniers et associations de producteurs, sont allés exprimer leur engagement à relancer cette filière qui a perdu son lustre d’antan.
Prenant en premier la parole, Jean Kuété, le maire de Melong dans le département du Moungo, région du Littoral dont la ville accueille l’événement pour la deuxième fois après la cérémonie du 23 janvier 2014, a remercié les pouvoirs publics pour cet intérêt pour Melong, sur laquelle ils doivent compter pour la relance de la filière. Dans sa présentation des statistiques de la campagne écoulée, le directeur général de l’Office du cacao et du café (Oncc), Michael Ndoping a soufflé le chaud et le froid. Après avoir annoncé que la production nationale a diminué de 50,76%( 12 156 t contre 24 691 t) au cours de la dernière campagne 2020-2021, il a annoncé un redressement des prix à l’international de l’ordre de 80%.
Vent d’optimisme
Cette note d’optimisme et d’espoir sera confirmée par le secrétaire exécutif du Conseil interprofessionnel du cacao et du café (Cicc), Gatien Maledy qui a annoncé un nouveau programme de relance du café au Cameroun. Il fera également part de la mise sur pied d’un certain nombre d’infrastructures devant concourir à la production d’un café haut de gamme, un café de spécialité nettement plus rémunérateur. Toute chose qui devra repositionner le label camerounais. La signature du protocole d’accord entre le Cicc et l’Association des cafés engagés de France qui permettra entre autre d’avoir plus de stations de lavage et des centres de formation intégrés, viendra confirmer à l’assistance que l’optimisme est vraiment de mise.
En égrenant le chapelet des appuis à court terme à la filière café, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Gabriel Mbairobe, viendra confirmer cette volonté de tous les acteurs à la maintenir en vie. Il s’agit notamment de promouvoir le taux de transformation locale, les appuis multiformes aux coopératives, la réhabilitation des champs semenciers, le traitement du verger national ; le tout adossé sur le programme de relance. Une pluie de bonnes nouvelles qui a vivement ravi l’assistance.
C’est dans une ambiance carnavalesque avec de nombreux groupes de danse et de nombreuses bonnes nouvelles que le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana a ouvert la campagne. Pour le patron du Commerce, le choix de Melong qui est la terre traditionnelle du café, s’inscrit en droite ligne des très hautes prescriptions du chef de l’Etat, Paul Biya, visant la valorisation durable des cultures de rente pour une profitabilité partagée. « Toutes les données et analyses fiables confirment que l’avenir de l’économie caféière mondiale est prometteur. Et nous avons tous les atouts en mains pour tirer avantage de cette aubaine, tant notre café est unique, grâce à sa saveur et à sa qualité organoleptique incomparables », a-t-il conclu, avant d’appeler tous les acteurs à la mobilisation pour le redressement définitif de la filière caféière nationale.
Claude MPOGUE