Les conseils du parti au pouvoir auraient-ils pu faire éviter la décision du Conseil constitutionnel d’annuler les élections législatives dans 11 circonscriptions des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest ?
Cela n’est plus un secret pour personne, les élections législatives seront reprises dans certaines circonscriptions électorales ; 11 au total, dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. C’est la conséquence de la décision rendue le 25 février 2020, par le Conseil constitutionnel qui a ainsi donné une suite favorable à la requête du Social Democratic Front (Sdf). Le parti de Ni John Fru Ndi avait demandé l’annulation totale ou partielle des élections dans les circonscriptions électorales du Lebialem dans le Sud-ouest, et dans la Menchum-nord, MenchumSud, Bui-ouest, Bui-Centre, BuiSud, Mezam-Centre, Mezam-Nord, Momo-Est et Momo-Ouest dans la région du Nord-Ouest. Le Sdf, laminé au terme des élections législatives du 9 février 2020 selon les tendances, a fait valoir la raison selon laquelle, il y aurait eu des irrégularités dues notamment à la « délocalisation des bureaux de vote par Elécam et leur regroupement à des endroits inconnus des électeurs ». Une situation qui, d’après le Sdf, aurait empêché de nombreux électeurs d’exercer leur droit de vote. Bien entendu, le Rdpc et le président de la sous-commission du contentieux l’a dit, s’est senti « frustré » par cette décision devant laquelle il s’incline. On n’aurait pas pu en attendre moins d’un parti républicain, respectueux des institutions. La frustration du Rdpc s’explique par la qualité du travail abattu par ses équipes sur le terrain tout au long de la campagne électorale, de même que par les résultats escomptés. Dans le Lebialem par exemple, les chiffres analysés au niveau de la Commission de recensement général des votes donnait le RdpcC vainqueur à plus de 80%, le Sdf n’arrivant que très loin derrière avec moins de 20% des suffrages valablement exprimés. Mais, la question demeure : le Rdpc, à travers ses conseils, avaitil des arguments pour éviter une telle issue et empêcher l’annulation partielle des élections dans ces circonscriptions ? Pas très sûr, les faits allégués étant à la charge de l’organisateur des élections qu’est Elécam. En effet, le Code électoral donne pouvoir au directeur général des élections de fixer les lieux devant abriter les bureaux de vote. A Elécam, on explique que les bureaux de vote qui ont servi pendant le double scrutin du 9 février 2020 n’ont pas été déplacés mais, « créés ». Une création qui était en fait, une mesure spéciale en rapport avec la situation sécuritaire dans les régions du Nordouest et du Sud-ouest, même si, pour le Rdpc, il aurait été souhaitable que dans le cadre d’élections locales, Elécam ne reste pas sur le schéma de la présidentielle pour ce qui est de la disposition des bureaux de vote et les rapproche un peu plus des populations. Après l’annulation partielle des élections, Elécam a promis de réajuster le dispositif sur le terrain et le Rdpc se prépare à repartir à l’assaut des 13 sièges en compétition. Dans l’espoir que la reprise des élections dans ces circonscriptions ne conduira pas aux mêmes revendications.
Simon Meyanga