De nombreux équipements destinés au secteur de l’agriculture et de la pêche seront exonérés de droits et taxes de douane au cours de cet exercice budgétaire, pour une production plus accrue.
Conformément aux instructions du chef de l’Etat, le Cameroun entend produire plus pour réduire le volume de ses importations en produits alimentaires et, par conséquent, consommer plus de produits locaux. C’est ainsi qu’il a décidé d’encourager les producteurs de riz, soja, maïs, et les éleveurs à moderniser leurs processus de production, à travers l’acquisition des équipements modernes nettement plus rentables. Il s’agit pour l’agriculture : les tracteurs agricoles à moteur à explosion ou à combustion interne, les machines horticoles, les charrues, les appareils de récolte industrielle, les presses à paille ou à fourrage, les machines à traire. Tandis que pour l’élevage et la pêche, l’on retrouve les appareils de préparation des aliments et provende, les machines de laiterie, les couveuses, les moteurs pour propulsion pour bateaux, les bateaux de pêche…
Ces importations font tant de mal à la balance commerciale du pays au moment où paradoxalement, de nombreuses initiatives ont été mises sur pied dans les départements ministériels concernés pour une production plus accrue de ces spéculations que l’on importe à tours de bras chaque année. A titre d’exemple, le Cameroun a importé pour 807 milliards de FCfa en produits alimentaires en 2019 ; dont 231 pour le riz, en hausse de 14,9% par rapport à 2018. Une tendance qui s’est maintenue et même renforcée en 2020 avec, notamment le seul premier trimestre, où l’on était déjà à 190,6 milliards. Il devenait donc vital de réduire l’importation de ces produits que le pays peut produire localement.
Toutefois, pour que cette option salutaire appelée import-substitution puisse tenir la route, il faut que le Cameroun produise suffisamment pour satisfaire la demande locale et exporter l’excédent vers les pays de la sous-région et même au-delà où les débouchés existent réellement. Sur le terrain, les secteurs concernés applaudissent des deux mains cette option du gouvernement et se disent prêts à renvoyer l’ascenseur aux pouvoirs publics par une production de qualité, pour que les produits locaux restent compétitifs dans un environnement fortement concurrentiel.
Il ne reste plus qu’à souhaiter que les opérateurs économiques et tous les autres maillons de la chaine jouent leur rôle pour que tous les équipements importés dans ce cadre concourent effectivement à la production de ces aliments, et produits de la pêche et de l’élevage. Le souvenir est encore vivace dans les esprits où certains compatriotes ayant bénéficié de l’Etat, des lignes de crédit et d’exonération pour l’importation de produits de consommation courante pour le marché local, ont commencé à les écouler allègrement dans les pays frontaliers, se jouant ainsi de l’Etat et des consommateurs locaux qui devaient les accueillir à des prix concertés, compétitifs.
Claude Mpogué