Le nombre de fidèles que l’on observe très souvent dans les mosquées, avant pendant et après cette fête musulmane, sont amoindries cette année, du fait de cette pandémie.
C’est certain, le respect de la distanciation physique et l’interdiction des grands regroupements qui font partie des mesures gouvernementales prescrites dans la lutte contre le Coronavirus, vont significativement impacter l’édition 2021 de la fête, qui marque la fin du mois de jeûne chez les fidèles musulmans. Dans les rues de Yaoundé, la plupart des fidèles que nous avons rencontré, n’ont pas manifesté leur enthousiasme quant à l’idée de se rendre massivement dans les mosquées, évoquant au passage, que l’on peut prier Allah, le Dieu miséricordieux à n’importe quel endroit. « Nous sommes en guerre contre un virus qui sème la mort et la désolation à travers le monde. Le gouvernement qui est l’autorité investie du pouvoir de l’Etat, a pris des mesures afin d’éviter la propagation de cette pandémie. Et nous, fidèles musulmans, nous devons observer scrupuleusement ces mesures. Le Coronavirus ne connait pas de religion, il contamine tout le monde », a indiqué Mohamadou Ousseini. Pour d’autres comme Mamoudou, le plus important est la prière qu’on adresse à Dieu. « Certes la mosquée est un lieu sacré, mais Allah regarde beaucoup plus la foi et les prières qu’on lui adresse. Nous irons à la mosquée, mais si nous nous rendons compte qu’il n’y a plus d’espace pour prier, nous rentrerons simplement faire la prière à la maison », a-t-il ajouté.
Les promoteurs des espaces de loisir et de la restauration quant à eux, se montrent pessimistes quant à l’idée de faire de bonnes affaires durant la fête de Ramadan. « Nous n’allons certainement pas recevoir grand monde dans nos restaurants, contrairement aux années avant -Covid. Ceci, du fait de la limitation du nombre de personne dans les endroits fermés », dira Maïmounatou Adjara, tenancière d’un restaurant au quartier Tsinga à Yaoundé. Dans les lieux de plaisance, des aménagements sont apportés dans l’optique de recevoir grand monde et faire une bonne recette. « Nous allons disposer des chaises hors de la salle, dans le souci de respecter la distanciation physique et espérer faire une bonne moisson financière », confie pour sa part un responsable d’espace de loisir au cœur de la capitale, ayant requis l’anonymat. Mais malgré cette pandémie et son cortège de difficultés, les fidèles musulmans du Cameroun tout entier élèveront des prières vers le ciel, pour la paix et la stabilité dans notre pays.
Philippe GANFEH