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Comité central : Le RDPC que prend en main Jean Nkuété

Le nouveau secrétaire général du Comité central du RDPC prend les commandes d’un parti embarqué dans le train de la nouvelle dynamique. Il ne bénéficiera pas d’état de grâce.

Le patron de l’administration du Rassemblement démocratique du peuple camerounais nommé vendredi, 9 décembre 2011 par décision du président national  a officiellement pris ses fonctions  mercredi, 14 décembre 2011. La cérémonie de passation de service  a eu lieu au siège du parti à Yaoundé, devant un parterre de personnalités, de membres du secrétariat du comité central, de tout le personnel et, bien entendu, de quelques militants qui tenu à faire le déplacement du palais des congrès. Jean Nkuété remplace à ce poste de confiance, René Emmanuel Sadi arrivé en avril 2007 et tout juste nommé à la tête de l’important ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Mais, le nouveau secrétaire général du Comité central  n’aura pas à se tourner les pouces au secrétariat du comité central du RDPC. Il trouvera bel et bien du travail sur sa table et, pourquoi pas,  de quoi passer quelques nuits blanches. Certes, l’on peut d’emblée penser que le RDPC qui a mené une campagne électorale efficace au cours de la dernière élection présidentielle est un long fleuve tranquille. Il peut même, sans grand risque, s’offrir le luxe de s’endormir sur ses lauriers. Son candidat, Paul Biya ayant été élu haut-la main à presque 78% des suffrages. Normalement, peut-on penser de prime abord, le parti, au sortir d’une épreuve aussi difficile que l’élection présidentielle et, fort de son écrasante victoire, le RDPC, disons-nous,  aurait pu se permettre quelques semaines d’un repos sabbatique, le temps de continuer à savourer les effets bénéfiques d’une victoire que tout le monde sait méritée. Et pourtant…D’abord, au niveau même de l’administration du secrétariat du comité central, il n’est pas certain que René Emmanuel Sadi ait eu le temps de parachever la mise en œuvre des réformes attendues et souhaitées. Le nouveau secrétaire général du comité central devra s’y atteler et pouvoir continuer l’effort de modernisation entamé, notamment en termes de fluidité et de traçabilité des actions de différents secrétariats du comité central, puis, entre ces secrétariats et le cabinet du secrétaire général. Le nouveau patron de l’administration du RDPC devra ensuite poursuivre en l’améliorant, l’effort de visibilité et de présence du parti à travers et dans les médias, notamment,  la presse écrite, l’audiovisuel et la presse cybernétique, aussi bien publique que privée. Un effort de visibilité et de présence qui devra surtout commencer par la mise en confiance sociale et professionnelle de l’équipe de journalistes et techniciens jusque-là, « collaborateurs » de la direction des organes de presse, de l’information et de la propagande (DOPIP) du comité central. Une équipe de professionnels dévoués depuis de longues années à la cause du RDPC, mais, tenez-vous tranquille, dont le statut est tout à fait hybride, quand il n’existe pas du tout, au sein de cette direction sensible et névralgique du comité central du RDPC. En clair, les journalistes et techniciens travaillant pour le compte du RDPC attendent, pour le moins, d’avoir chacun un contrat de travail, ce qui est une assurance professionnelle. Ils attendent d’être affiliés à la CNPS pour assurer leurs vieux jours. Et ce n’est pas trop demander que de le faire savoir. Ils ont besoin de sécurité, eux qui travaillent dans cette structure à qui incombe la production hebdomadaire et quelques fois quotidienne du journal l’Action, l’organe d’information du RDPC, certaines publications spéciales et la production hebdomadaire pour le compte du RDPC, de l’émission « Espace politique », réservée aux partis politiques représentés à l’Assemblée nationale et diffusée chaque semaine sur la CRTV radio et télé.
Patate chaude
Maintenant, sur le plan politique, il faut admettre avec l’ancien secrétaire général du comité central que la présidentielle terminée et remportée, « c’est le plus dure qui commence ». Jean Nkuété devra pouvoir être diplomate et faire preuve de beaucoup de tact et de doigté pour gérer les états d’âme de ceux de ses camarades qui râlent et qui fulminent encore après le congrès ordinaire des 15 et 16 septembre 2011. On le sait, ils sont nombreux, qui ne cachent pas leur frustration légitimement peut-être, de n’avoir pas été cooptés dans les instances dirigeantes du parti. L’autre patate chaude dont hérite le nouveau secrétaire général du comité central, c’est la préparation des élections législatives et municipales de 2012 qui sont déjà à la porte. Le parti au pouvoir doit pouvoir avoir les moyens de consolider sa position sur l’échiquier politique national, en remportant le maximum de sièges à l’Assemblée nationale et dans les communes. Une autre échéance importante que le RDPC entend aborder en toute confiance, sachant que le président Paul Biya a besoin d’une majorité, la plus large possible au parlement et dans les communes, afin de contribuer à sa manière, à faire des grandes réalisations, de grandes réussites. Le parti devra avoir avant, certainement aux mois de mars avril 2012, renouvelé les bureaux de ses organes de base et procéder soit à la présélection de ces candidats à ces différents scrutins, soit aux investitures. Des opérations à la fois complexes et délicate qui, très souvent, mettent à mal l’unité et la cohésion au sein du parti, mais qui, sans conteste, constituent des acquis démocratiques du parti.Comment le RDPC va-t-il aborder cet autre tournant de son histoire, quand on sait que dans bien de circonscriptions, les blessures des dernières opérations de renouvellement des bureaux des organes de base et de présélection des candidats du parti aux législatives et aux municipales tardent encore à cicatriser ? L’une des solutions résidera peut-être, dans le renouvellement, l’informatisation et surtout, la parfaite maîtrise du sommier politique du RDPC. Là aussi, c’est un vrai challenge, parce que ce n’est pas une mince affaire.

Simon Meyanga

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