Site Web Officiel du Journal L'Action
Tempo

Aimer le Cameroun

«Au fil du temps, nous avons pu tirer parti de notre formidable diversité linguistique et culturelle, du talent de nos filles et de nos fils, de nos efforts et de nos sacrifices méritoires, pour bâtir un pays solide et une Nation forte. Ensemble nous avons relevé de nombreux défis et remporté d’innombrables victoires. Nous avons prouvé que lorsque nous sommes unis, il n’y a pas de difficulté que nous ne puissions surmonter, d’obstacles que nous ne puissions franchir ». Ainsi parlait M. Paul Biya le 10 septembre dernier, lorsqu’il convoquait le Grand dialogue national. Ce fut un appel de cœur, après qu’il eût retracé l’historique des troubles socio-politiques qui secouent depuis 2017 les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, et les efforts que cet homme de paix a pu déployer pour résoudre l’essentiel de ce qui n’était, au départ, que de revendications socio-professionnelles. Ce fut aussi davantage un appel à ses compatriotes à plus de responsabilité, d’engagement et de patriotisme.
D’abord, le patriotisme politique. Le contexte actuel marqué par de remous et des conflits imposés pour l’essentiel de l’extérieur (Boko Haram, insécurité à la frontière Est…), fait appel à une conscience nationale aigüe. Il est des moments dans la vie d’une nation où le consensus doit primer sur des contingences partisanes. Devant des menaces aussi bien externes qu’internes, il est indispensable que les acteurs politiques s’accordent autour d’un minimum pour faire face aux ennemis de la République. A ce niveau, le patriotisme doit s’imposer autour des valeurs d’unité, de paix et de concorde.
Au Cameroun et suivant la pluralité ethno-linguistique, et au regard des fragilités d’une démocratie qui ne s’est pas encore affranchie des replis identitaires, le discours officiel insiste sur la richesse de la pluralité des peuples, qui est une caractéristique forte de notre identité nationale, dans un pays un et indivisible. Le discours du Président Paul Biya, depuis toujours, s’appuie sur une nation camerounaise pensée de façon civique et fondée sur le multiculturalisme. Ainsi, les hommes politiques, les membres de la société civile, et toutes les composantes sociales de notre pays devraient d’abord penser Cameroun avant toute autre chose.
Le patriotisme économique. Malgré les indicateurs très favorables des agences de notation qui célèbrent la résilience de notre économie, il ne fait aucun doute que les troubles en cours à l’Extrême-Nord, au Nord-ouest et au Sud-ouest, impactent négativement l’évolution positive des entreprises, du commerce et des finances publiques. A cela, il faut ajouter la spoliation de la fortune nationale par les agents publics. Le patriotisme économique consiste donc ici à un comportement exemplaire individuel, des entreprises, des acteurs économiques, des agents de l’Etat et des pouvoirs publics pour une préférence nationale. La recherche de l’intérêt national, source de progrès du pays, doit primer devant les ambitions égoïstes et la chasse aux privilèges que procure la fonction. Le patriotisme économique est un élément important et constitutif du patriotisme, compris comme « l’ensemble des idées et des sentiments qui attachent l’individu à un Etat déterminé ». C’est dire que les administrations publiques, les nouvelles collectivités territoriales décentralisées, les consommateurs et les chefs d’entreprises privées se doivent de se sentir dans un système dont ils ont l’impérieuse nécessité d’assurer la pérennité et la croissance. Chacun devrait avoir l’obligation morale de favoriser le progrès et l’intérêt de la nation. La croisade contre la corruption et pour la bonne gouvernance, adossée à la moralisation et la rigueur, menée inlassablement par Paul Biya s’inscrit dans ce patriotisme économique qui prescrit de protéger la fortune publique pour promouvoir un développement équilibré de toutes les régions du Cameroun.
Le patriotisme social et culturel. Aimer notre pays, c’est de le mettre au centre de notre vie, (respect des lois et de la légalité républicaine, promotion des valeurs et principes du vivre ensemble, de la fraternité et de la solidarité) à la place du dénigrement, de la désinformation, de l’insulte gratuite et de la permanente défiance des institutions et des hommes qui les incarnent. L’incivisme culturel et social, le non-respect de l’autorité sont aujourd’hui, pour les partis politiques comme pour les individus, des actes de bravoure que rien ne peut justifier.
Les réseaux sociaux (ce nouveau cancer social) qui n’ont de sociabilité que de nom, sont entrain de façonner et de structurer les mentalités autour des contre-valeurs, en détruisant la civilité, la légalité et la responsabilité.
La culture étant ce qui donne à l’homme la pleine conscience de son être, le patriotisme culturel va consister en la fierté que nous devons avoir de nous-même et de notre pays, ici, partout et en toute circonstance. Les actes de vandalisme dans les ambassades, la profanation des symboles de l’Etat, la destruction des édifices et biens publics participent de cet incivisme que Paul Biya repousse et condamne.
L’amour du pays commande qu’on le détruit pas, qu’on ne le spolie pas, qu’on ne le vole pas. Mais qu’on le protège, le glorifie, l’idéalise et le porte au firmament, à quelque niveau où l’on se trouve pour le servir.
En tout point de vue, le patriotisme, qu’il soit politique, économique ou culturel, devrait conduire à un nationalisme qui place le Cameroun au centre de tout. « Te servir que ce soit leur seul but », selon l’hymne national, et, logiquement le seul leitmotiv du Camerounais nouveau, libéré du matérialisme, de l’argent, du népotisme, du tribalisme et du repli identitaire. Il y va de la survie de tous.

Benjamin LIPAWING

Articles liés