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L'Editorial

Appels au… calme :

On a beau ne pas l’aimer ou l’apprécier ; le Rdpc laisse rarement le microsome politico-médiatique et l’opinion publique indifférents.

Chacune de ses initiatives a le don d’alimenter et d’animer le débat dans une scène politique dominée par l’attentisme, la léthargie et le silence. Le Rdpc vient encore de prouver son rôle de prescripteur de l’action politique au Cameroun.
Alors que viennent de s’achever les opérations de renouvellement des bureaux des organes de base qui ont mobilisé les militants pendant plus de trois mois et tenu en haleine l’opinion publique, le Rdpc fait à nouveau le buzz avec les appels à candidatures adressés au Président Paul Biya pour la prochaine élection présidentielle. Sans attendre la position officielle de la Direction du Parti sur ces initiatives spontanées et éparpillées de la base, l’opposition et les commentateurs de la presse ruent déjà dans les brancards et tels des vierges effarouchées, poussent de grands cris d’orfraie. La polémique enfle d’autant plus que l’appel à la candidature du Président Paul Biya pour la prochaine élection présidentielle se double de la demande de l’anticipation de cette échéance électorale prévue en 2018. Polémique pour polémique : qu’est-ce-qui fait le plus peur à l’opposition ? Est-ce la candidature éventuelle de Paul Biya ou l’anticipation tout aussi éventuelle de l’élection ? Examinons les deux cas de figure.
1 – Les appels à une candidature éventuelle de Paul Biya : On serait bien tenté de demander à tous ceux qui s’insurgent de la démarche des militants du Rdpc : de quoi je me mêle ? En effet, les militants, sympathisants du Rdpc ou d’autres partis politiques n’ont-ils pas le droit de déclarer leur flamme à un candidat de leur choix ? Quand bien même ce candidat présenterait des handicaps ou des défauts certains, les adversaires probables ou potentiels n’auraient qu’à s’en frotter les mains puisqu’il serait plus facile de le battre. Mais non ! Ils contestent au Rdpc le droit élémentaire de porter son choix sur Paul Biya comme probable candidat. Et ce sont les mêmes qui vous donnent des leçons de démocratie à chaque instant. Rassurez-vous, mesdames et messieurs, les appels à candidatures ne sont que des sollicitations à manifestation d’intérêt émises par la base et des responsables du Parti à divers niveaux. Pour l’instant, il manque deux grandes inconnues au puzzle : la position officielle de la Direction du Parti et celle du principal concerné à savoir Paul Biya himself. D’ici là, vous ne perdez rien à attendre même si le suspense risque d’être insoutenable.
2 – L’anticipation éventuelle de l’élection présidentielleLes responsables de l’opposition qui pensent avoir le monopole de l’intelligence ou de la maîtrise de la constitution, intentent déjà un procès à ceux qui osent évoquer l’éventualité de l’anticipation de l’élection présidentielle. Or ceux qui avancent cette idée connaissent aussi bien les dispositions pertinentes de la constitution. Mais pour l’instant, le débat n’est pas juridique, il est politique : peut-on, doit-on condamner ceux qui émettent simplement le souhait de l’anticipation de l’élection présidentielle ? Emettre le souhait est une chose, parvenir à sa faisabilité en est une autre. Et il appartiendra aux constitutionnalistes de trancher la question le moment venu. Légaliste comme il est, garant de la constitution en sa qualité de Chef de l’Etat, Paul Biya ne peut pas se permettre de violer la loi fondamentale pour faire plaisir à ses militants. Quoiqu’il en soit, les militants eux ont raison… d’anticiper en soulevant cette question au regard du calendrier international et électoral des trois prochaines années. En tout état de cause, une fois de plus, le Rdpc est dans son bon droit sur ces deux questions. Au lieu de lui faire un mauvais procès d’intention, ses adversaires gagneraient à s’occuper de leurs propres affaires au lieu de s’immiscer tout le temps dans celles du Rdpc. Le choix d’un candidat relève de la cuisine interne d’un parti politique, fût-il le parti au pouvoir. A moins que ces réactions effarouchées trahissent la peur que le probable candidat Biya inspire à certains de ses adversaires de toujours déjà battus à plusieurs reprises lors des précédents scrutins. Et si on lançait des appels au … calme à tous ceux qui s’agitent face aux appels à candidature, ils recueilleraient combien de signatures ?

Par Christophe Mien Zok

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