La célébration de l’avènement de l’État unitaire vient à chaque fois rappeler au peuple camerounais, que l’unité nationale est une attitude, qui découle d’un sentiment d’appartenance à un pays, ayant conscience de son unité, et de sa volonté de vivre ensemble.
Fondée sur une histoire, un territoire et les aspirations commune, la conscience nationale doit être toujours au-dessus de l’attachement primaire et instinctif, aux valeurs et intérêts tribaux et communautaires. Car en effet, le Cameroun est un ensemble hétéroclite, qui doit se consolider chaque jour davantage. L’unité nationale étant le fondement de notre vivre-ensemble, il est d’une impérieuse nécessité pour chaque camerounais, d’œuvrer pour un contact continu, et un brassage des populations. De vivre et de travailler en harmonie, dans le respect de l’autre et de la différence. En effet, le Cameroun c’est certes 10 régions. Mais de manière moins complexe, c’est aussi quatre grandes aires culturelles : Fang-Beti, correspondant grosso modo aux régions du Centre, de l’Est et du Sud. Les Grassfields, indiquent les populations de l’Ouest et du Nord-ouest. Les Sawa, renvoient au Littoral et du Sud-ouest. Et le groupe soudano-Sahélien à l’Adamaoua, au Nord et à l’Extrême-nord. Ces aires culturelles, foyers de plusieurs centaines de langues, idiomes et dialectes nationaux, existent indépendamment de nos deux langues officielles que sont le Français et l’Anglais, héritées d’une colonisation de fait. C’est pourquoi, dans son ouvrage « Pour le libéralisme communautaire », le Président Paul Biya souligne que la force du Cameroun est dans l’unité et la cohésion entre ses aires culturelles. « Le Cameroun n’est véritablement lui-même que s’il se nourrit de cette cohésion, de cette unité. Notre pays n’est véritablement debout que s’il sait se tenir loin des frénésies divisionnistes et des hypocrisies séparatistes », a-t-il dit.
L’inorganisation des manifestations grandioses pour marquer le coup de ce 48eme anniversaire de la fête de l’unité nationale du fait de la pandémie du Coronavirus, ne doit donc aucunement défaire le sens véritable et métaphysique de cette fête. Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, les camerounais doivent inlassablement développer la conscience d’appartenance à une seule patrie, une seule nation et un même peuple. Cela passe inéluctablement par des attitudes à éviter telles que l’égoïsme, l’individualisme, le mépris des autres, la rivalité malsaine, la stigmatisation, les replis identitaires, entre autres.