Le maire de la ville, Dr Ousmaïla Mohamadou a pris l’initiative, après la phase de sensibilisation, de passer à l’action pour dégager tout ce qui encombre la chaussée et les trottoirs.
Des inspections ont été menées dans tous les quartiers de la ville de Garoua, pour répertorier les engins, les constructions anarchiques et tout ce qui fait obstruction à la circulation. Le bilan est très lourd. Sur les chaussées et les trottoirs, se trouvent des épaves des engins positionnés depuis plus de deux décennies, voire plus. Des entrepôts de bois, des garages, des constructions occupant la voix publique. Le maire de la ville a sillonné Garoua de part et d’autres pour indiquer au partenaire de faire le travail sur les différents sites, en présence des forces de maintien de l’ordre. L’opération d’enlèvement devait immédiatement suivre après identification.
Le maire de la ville de Garoua s’attaque ainsi à un dossier sensible qu’aucun de ses pairs n’a en le courage de faire, en raison des affinités. Dr Ousmaïla Mohamadou a su puiser ce courage pour affronter le Goliath de la ville de Garoua. La descente a fait paniquer les légitimes propriétaires, qui n’ont jamais été inquiétés. « Je vends mon bois ici depuis le décès de mon mari, vous voulez que la veuve aille où ? Aucun maire ne m’a dérangé ici, c’est quelle malchance, alors que je paie mes impôts normalement » ? se plaint une maman septuagénaire installée complètement sur la chaussée avec un stock de bois dans un quartier de la ville. « Le désordre urbain a atteint un seuil d’intolérance. Des gens s’installent en pleine chaussée et sur le trottoir, faisant obstruction à la vue et la circulation. Garoua accueille une des poules de la Can 2021, il faut assainir la ville. J’ai lancé cette opération qui va se poursuivre jusqu’à libérer toutes les emprises », a expliqué le maire de la ville. Plus d’une trentaine d’engins légers et lourds se trouvent au milieu de la chaussée. Garoua est face à son humble destin. Il faut que les populations se soumettent aux instructions du maire de la ville pour lui donner une fière allure. Avec tout ce que le gouvernement a engagé dans les projets de la Can, dans le Planut, dans le C2D et les projets sur propres fonds de la mairie de la ville, le maire ne veut pas y aller du dos de la cuillère. Garoua doit rester cette belle ville d’antan, et il faut payer le prix.
Pierre ABDOU