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L'Editorial

Course contre la montre :

En quelques heures l’actualité politique au Cameroun a connu une accélération vertigineuse.

Il a suffi de quatre décrets dont ceux nommant les membres du Conseil constitutionnel et du Président dudit Conseil ainsi que celui portant convocation des électeurs sénatoriaux le 25 mars pour que la classe politique soit saisie d’emballement. 
 
Le tout premier  Conseil constitutionnel du Cameroun est donc en place. Attendue  depuis 1996, cette institution alimentait toutes sortes de fantasmes réels ou supposés. Certains y voyaient la manifestation d’une certaine tendance à la procrastination  dont ils accusent, parfois à tort,  le gouvernement. En tout cas l’heure n’est plus aux polémiques. Le tout premier « onze entrant » du Conseil est connu. Ils seront jugés sur le terrain des attributions prévues par la Constitution. Un coup d’œil sur les profils et les  compétences de ses membres suffit pour dire qu’ils n’ont pas besoin qu’on leur rappelle les attentes et les aspirations du peuple camerounais par rapport à leurs missions. 
 
Le premier test grandeur nature auquel ils seront confrontés n’est autre que l’élection des Sénateurs prévue le 25 mars prochain. Pour les membres du Conseil constitutionnel comme pour les partis politiques, une course contre la montre est engagée depuis la publication mercredi  des décrets du président de la République. « En tant que premier parti républicain national », le RDPC est bien évidemment sur la ligne de départ. Même si l’issue du scrutin ne fait aucun doute pour lui, le premier défi pour le parti au pouvoir est de réaliser un sans-faute tout au long de ce  marathon électoral qui a des allures de parcours de combattant ou de saut d’obstacles. Les erreurs commises lors des élections sénatoriales de 2013 dans la précipitation sont encore dans tous les esprits, pas seulement dans l’Adamaoua et à l’Ouest.  Conscient de toutes ces contraintes, le Président national a aussitôt signé une circulaire portant sur les modalités relatives à l’investiture des candidats du RDPC pour l’élection des sénateurs du 25 mars 2018. Au-delà des grands principes et des critères de sélection des candidats, c’est le calendrier et  le chronogramme qui retiennent le plus l’attention. En interne, le Secrétaire Général du Comité central préside dimanche 11 février à 10h une réunion préparatoire à ces opérations. Obstacle supplémentaire dans cette course d’obstacles, aussi bien pour les candidats que pour le Secrétariat,  le lundi 12 février sera une journée fériée. Et pourtant le  lendemain mardi 13 février à 18h, les dossiers de candidatures doivent être déposés auprès des délégations permanentes régionales, agissant en Commissions Régionales de réception, d’analyse et d’évaluation des candidatures. Lesquelles commissions régionales ont jusqu’au vendredi 16 février à 18h au plus tard pour transmettre leurs rapports au Comité central.
 
En externe, il faut tenir compte des délais prévus dans la loi électorale. Le dépôt des candidatures auprès d’Elecam se fait 15 jours suivant la convocation du collège électoral. On sera rendu le 22 février. Et le Conseil électoral devra publier les listes au plus tard le 10 mars. Le RDPC est tout à fait capable de braver ces contraintes de temps et de délais.  C’est le moins qu’il puisse faire s’il veut d’une part accomplir son « ambition légitime de renforcer ses positions actuelles » au Sénat et d’autre part « contribuer à la consolidation du système démocratique camerounais ». En attendant, pour le Conseil constitutionnel comme pour le RDPC, il faut franchir avec succès chaque obstacle en gardant un œil rivé sur le chrono. 

Christophe MIEN ZOK

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