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L'Editorial

Cruel aveu :

Plus que trois jours et sera lancée la campagne officielle en vue de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018. 

En fait il y a bien longtemps que les chevaux sont lâchés sur la piste de course, avec des fortunes diverses. Les deux prochaines semaines changeront-elles réellement quelque chose du côté de l’électorat? Les lignes peuvent-elles vraiment bouger au point de réserver des surprises le 7 octobre au soir? Bien malin qui pourrait se risquer à cet exercice de divination. Les instituts de sondage, pour leur part, ne sont pas tenus aux mêmes précautions. Au contraire, ils sont payés pour livrer leurs pronostics. Et depuis quelques jours,  des sondages dévoilent progressivement les intentions de vote des électeurs camerounais. Sans grande surprise Paul BIYA fait la course en tête. Et quand on sait qu’il s’agit d’un scrutin à un tour,  on pourrait se hâter de conclure que le scrutin du 7 octobre est plié. Erreur de jugement et d’appréciation que se gardent de commettre aussi bien  le candidat du RDPC, ses soutiens que ses équipes de campagne sur le terrain.   
 
 
Justement, le  Secrétaire Général du Comité central du RDPC, Président de la Commission Nationale de Supervision de la campagne du candidat Paul BIYA, a mis en garde les membres des commissions opérationnelles contre toute forme de suffisance, d’arrogance ou de triomphalisme. Aucune élection n’est jamais gagnée à l’avance. C’est la raison pour laquelle le RDPC et son candidat ne ménagent ni leurs efforts ni leurs énergies pour réunir toutes les conditions de la victoire. Sur le papier l’organisation est presque parfaite. Encore faut-il le montrer et le démontrer sur le terrain. En effet, la mobilisation des ressources humaines, logistiques et matérielles au service du candidat doit conduire à un résultat net, sans bavure et sans équivoque.  L’objectif fixé par le Secrétaire Général du Comité central du RDPC est à la  hauteur des enjeux et semble à portée de main: faire en sorte que le candidat Paul BIYA dépasse les 78,2% de 2011.
 
Gare cependant à la facilité, à l’excès de zèle, à toute forme de dilettantisme, de naïveté ou de négligence! Gare aussi et surtout aux manœuvres et tentatives d’entourloupe des autres candidats. Joshua OSIH et Cabral LIBII donnent le ton cette semaine en choisissant tous les deux d’adresser des lettres ouvertes aux… militants du RDPC. Incapables de s’adresser globalement aux électeurs ou plus directement à leurs militants, ils ont choisi de chasser sur les terres du RDPC.Dans ces deux missives, l’un et l’autre usent et abusent des sempiternelles critiques contre PAUL  BIYA et des mêmes vieilles rengaines à l’encontre du Renouveau sans oublier leur « mantra » de l’heure: « Paul BIYA est fatigué, il a droit au repos »; etc. Le langage n’est pas toujours digne de candidats aspirant à la magistrature suprême et les propos dégoulinent de démagogie. Au-delà de leur contenu, ces deux démarches livrent un important message subliminal: l’aveu cruel selon lequel ces deux candidats sont convaincus que les militants du RDPC détiennent la clé du scrutin du 7 octobre prochain. Leur conviction est d’autant plus forte que sur le plan arithmétique, les militants et sympathisants du RDPC sont les plus nombreux à être inscrits sur les listes électorales. De là à penser et à espérer que les  militants et soutiens du RDPC vont subitement tourner le dos à Paul BIYA, leur champion, qu’ils ont appelé de tous leurs vœux et de toutes leurs forces à se présenter, c’est à la fois osé, présomptueux et méprisant de la part de ces deux candidats. En tout cas, les militants du RDPC ne marquent pas de buts contre leur propre camp. Aux copies et aux photocopies des candidats qui n’ont pour seul atout que la jeunesse, ils préfèreront toujours l’original plus sûr et plus solide. L’ancienneté est loin d’être un défaut ou une tare.

Christophe MIEN ZOK

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