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L'Editorial

Du bon usage de la réunionnite

Puisque la répétition est mère de la pédagogie, alors répétons afin que nul n’en ignore, y compris les plus obtus et les plus récalcitrants: le RDPC se porterait nettement mieux si les militants et les responsables, à tous les niveaux, respectaient un tant soit peu les textes de base du parti. Au cours des quatre étapes de sa récente tournée dans les régions, le Secrétaire général du Comité central a martelé la nécessité de la tenue régulière des réunions statutaires dans les formats prévus par les textes de base. Il nous a paru opportun et nécessaire de revenir sur cette directive pour en démontrer la pertinence et l’importance. Lorsque le Secrétaire général parle du format des réunions prescrit par les textes de base, il se réfère d’abord à la périodicité, à la qualité des participants et au contenu de celle-ci. Une mauvaise habitude qui a fini par s’installer dans les rangs du parti a longtemps fait croire aux uns et aux autres que les fameuses « conférences conjointes » pouvaient valablement remplacer les réunions statutaires. Non seulement l’expression « conférence conjointe » ne figure nulle part dans les textes de base, mais encore personne ne se soucie de la qualité des participants. En réalité, les conférences conjointes, véritables camisoles de force où sont embrigadés le RDPC, l’OFRDPC et l’OJRDPC, ne sont que de simples meetings, souvent populaires certes mais qui ne permettent pas une évaluation efficace des activités du Parti.
Or, revenir à l’esprit et à la lettre des réunions statutaires, c’est respecter « l’autonomie » fonctionnelle de chaque organe malgré la tutelle du RDPC sur les deux organisations spécialisées. Imaginons un seul instant la dynamique, la mobilisation et l’engouement qu’il y aurait sur le terrain si la périodicité des réunions était seulement respectée! À titre de rappel, le bureau d’une cellule se réunit en principe « au moins » une fois par mois; celui du comité de base une fois par mois; celui de la sous-section deux fois par trimestre; celui de la section tous les deux mois. Ces concertations permanentes ne coûtent rien et devraient être des occasions permanentes d’échanges, d’évaluation et de projection. Elles doivent surtout permettre de mieux préparer les conférences statutaires dont la périodicité est tout aussi stricte pour chaque organe: tous les trois mois pour le comité de base, tous les quatre mois pour la sous-section,deux fois par an pour la section. Au total, sur un strict plan arithmétique, un comité de base qui fonctionne normalement et de manière optimale devrait réunir douze fois son bureau en un an et tenir quatre conférences de comité de base; pour la sous-section, ce serait huit réunions de bureau et trois conférences statutaires par an; et pour la section six réunions de bureau et deux « vraies » conférences de section par an.
Pour une fois, la « réunionnite » peut être un atout. L’abondance, ici, ne nuit à personne. Au contraire, cet aspect quantitatif à lui tout seul devrait être à la fois un argument de persuasion massive pour les indécis et une arme de dissuasion pour les adversaires du parti. Pour oser s’attaquer à une organisation comme celle-là, qui tient autant de réunions à intervalles réguliers, il faut se lever tôt ou avoir l’instinct suicidaire. Mais la quantité seule ne suffit pas. Il y a aussi la qualité des contenus de ces réunions à améliorer. Lorsque le RDPC pourra relever ces deux défis; celui de la tenue régulière des réunions statutaires et de l’amélioration de la qualité des contenus idéologiques et programmatiques, il sera encore plus fort et restera plus longtemps au sommet. C’est la nouvelle voie vers laquelle Jean Nkuété veut engager le parti. Cela s’appelle: retour à l’orthodoxie.

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