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L'Editorial

Aux urnes, conseillers !

Par Christophe Mien Zok

Ils sont au total 11111 électeurs dont 10268 conseillers municipaux et 843 conseillers régionaux parmi lesquels les 23 « cumulards » qui ne pourront cependant pas voter deux fois. Ils seront les principaux acteurs du scrutin de ce dimanche 12 mars 2023 en vue de l’élection des 70 sénateurs titulaires et de leurs suppléants. Pendant quinze jours, les candidats et leurs soutiens ont occupé la scène, battu les estrades des meetings, saturé les antennes des médias audiovisuels et alimenté les colonnes des journaux ainsi que les espaces de débats. Alors que ces derniers révisent leurs ultimes stratégies et passent leurs dernières consignes de vote, les grands électeurs se préparent à entrer en lice.

Et ils ne sont pas n’importe qui: triés sur le volet, peu nombreux, la qualité primant sur la quantité, ils sont eux-mêmes des élus et, par conséquent, ils connaissent mieux que quiconque l’importance du vote. Pour achever de souligner leur importance, il y a lieu de rappeler qu’ils reçoivent une allocation de transport pour faciliter leur déplacement vers les chefs-lieux des départements où sont situés les bureaux de vote. En termes simples: ils sont « payés, motivés » pour aller voter, sans que l’on évoque une quelconque corruption. Qui n’aimerait pas, dans ces conditions, faire partie du cercle très fermé des grands électeurs? Ainsi choyés et mis aux petits soins, ils n’ont aucune excuse pour ne pas accomplir leur devoir civique. Le taux de participation devrait donc être élevé et l’abstention tendre vers zéro.

Quoiqu’il en soit, malgré toutes les dispositions prises, les facilités mises à leur disposition et la contrainte de la discipline des partis, les grands électeurs voteront librement, en leur âme et conscience. Tant mieux pour le charme de la démocratie et la beauté du suspense en dépit de l’arithmétique électorale largement favorable au Rdpc. Cela étant, il ne faudrait pas non plus se faire de grandes illusions ou être tenté d’accorder une prime à la paresse. Les bons sentiments ne font pas la démocratie; c’est un système basé sur le mérite et la confiance. Celui qui rafle la mise au terme du scrutin doit avoir convaincu les électeurs par son programme, sa présence sur le terrain, son investissement et son engagement. Certes on peut toujours compter sur une ou plusieurs erreurs de l’adversaire pour gagner; un but contre son camp ou un accident de parcours est vite arrivé. Mais, la meilleure des victoires est celle pour laquelle on a mouillé le maillot, consenti des sacrifices. Faute de quoi, elle a un goût quelque peu amer.

Au regard de tout ce qui précède, il est indéniable que tout au long des quinze derniers jours, le Rdpc est le Parti qui se sera donné le plus de chances de remporter le scrutin de dimanche. Il est normal que la victoire lui tende les bras avec ardeur, gourmandise et volupté. Elle ne peut que succomber à celui qui l’a davantage séduite; a pris des risques et s’est investi corps et âme durant la campagne. Au-delà de son avance numérique et de son avantage arithmétique, le Rdpc n’a pas ménagé ses efforts et ses ressources humaines pour séduire les grands électeurs. Son organisation et sa mobilisation étaient de loin les meilleures et les plus efficaces. Il mérite la confiance des grands électeurs et doit, logiquement et tout naturellement, récolter ce qu’il a semé. Aux urnes, mesdames et messieurs les conseillers régionaux et municipaux. C’est votre jour de gloire et la nation vous regarde.

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