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Jean Bernard NDONGO ESSOMBA : Un baobab de la politique

Le président du groupe parlementaire du Rassemblement démocratique du peuple camerounais à l’Assemblée nationale du Cameroun de 1992 à 1997 et de 2002 à son décès a impacté la vie de ce parti par son engagement et son dévouement. Parcours.

Jean Bernard Ndongo Essomba, homme d’affaires très célèbre dans le secteur du cacao au Cameroun, est entré très tôt en politique par le sommet. Il est alors le troisième vice-président de la Chambre de commerce, d’industrie et des mines (Ccim) à partir de 1984. Il sera nommé au Comité central de l’Union nationale Camerounaise (Unc) par le président Paul Biya, agissant en sa qualité de président de cette formation politique en mai 1983. Lorsque l’Unc devient Rdpc au congrès du parti de mars 1985 à Bamenda, le « père du cacao », comme l’appelaient les acteurs de cette rente, fait partie des 65 membres à part entière du Comité central du Rdpc. Il en sera d’ailleurs le deuxième secrétaire-adjoint pour les Syndicats.
Aux élections locales qui ont lieu en octobre 1987, avec pour particularité que plusieurs listes du Rdpc reçoivent l’autorisation à se présenter dans les mêmes circonscriptions, offrant ainsi une mesure de concurrence politique dans le contexte du système de parti unique, l’actuel membre du Bureau politique du Rdpc conduit la liste dans la commune rurale de Sa’a, dans l’ancienne province du Centre. Aux élections législatives de mars 1992, il est élu à l’Assemblée nationale comme candidat du Rdpc dans la circonscription de la Lekié. A la suite de cette élection, il est président du groupe parlementaire Rdpc de 1992 à 1997. Il ne réussira pas à se faire élire pour la législature suivante 1997-2002, battu par la liste conduite par Antoine-Louis Ntsimi. Avant les élections législatives de juin 2002, Ndongo Essomba participe de nouveau aux primaires au sein du parti tenues les 9 – 10 mai 2002. Il prendra ainsi sa revanche sur son frère Antoine Louis Tsimi dont la liste est battue de justesse avec un score de 2 505 contre 2 587 pour J.B. Ndongo Essomba. Il retrouvera par la même occasion son fauteuil de président du groupe parlementaire Rdpc lorsque l’Assemblée nationale a commencé à se réunir pour son nouveau mandat en août 2002. Poste qu’il occupera jusqu’à son décès.

Modification de la Constitution
En avril 2008, lorsque l’Assemblée nationale a approuvé les changements de la constitution qui supprimaient les limites du nombre de mandats à la présidence, permettant ainsi au président Paul Biya de se présenter pour une réélection en 2011, Jean Bernard Ndongo Essomba avait alors déclaré, pour les justifier : « Que les changements méritaient le soutien enthousiaste de tous les Camerounais de bonne foi », avant d’ajouter pour faire valoir qu’ils : « Renforceraient la démocratie, maintiendraient la stabilité politique, l’unité nationale et l’intégrité territoriale » et qu’ils étaient : « En phase avec les normes internationales acceptées telles qu’elles sont pratiquées dans les anciennes démocraties telles que la France et le Royaume-Uni ».
Le décès de Jean Bernard Ndongo Essomba vient rallonger la liste des élus du peuple que le Rdpc a perdu au cours de cette mandature. Il s’agit par exemple de l’honorable Claude Kemayou décédé des suites de maladie. L’on peut aussi citer l’honorable Harouna Bougue, député Rdpc du Mayo-Louti à Garoua, région du Nord, décédé le 22 juillet 2020. Ensuite l’honorable Bernadette Saraou, du Mayo Kani Nord, dans Extrême-Nord, décédée le 9 Août 2020. L’honorable Yacouba Yaya, du Mayo-Tsanaga Sud, dans la région de l’Extrême-Nord, le 13 décembre 2020.

William MONAYONG

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